Algérie : les enjeux du déplacement du Darmanin à Alger
Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a annoncé à Alger la fin de la crise des visas entre les deux pays. Cette décision vise à rétablir une relation consulaire normale entre la France et l’Algérie.
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C’est la fin d'une crise qui a empoisonné des relations qui ont été tendues durant des mois entre Alger et Paris. En visite à Alger, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la reprise des relations consulaires normales depuis le 12 décembre. Comprendre : les restrictions d'octroi de visas aux ressortissants algériens, dont le taux a été ramené par la France à 50 %, ne sont plus effectives, selon LePoint.
En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés à l'Algérie et au Maroc, et de 30 % concernant la Tunisie, pour mettre la pression sur des gouvernements jugés trop peu coopératifs dans la réadmission de leurs ressortissants expulsés de France. Le 19 novembre dernier, et en marge du sommet sur la francophonie en Tunisie, le président Emmanuel Macron avait défendu cette politique de fermeté, insistant sur le fait que « ce coup de chauffe des derniers mois a eu de l'effet ». « On voit que les retours [des migrants expulsés] sont facilités », a-t-il ajouté. Quant à la réaction de réprobation de l'Algérie et de certaines ONG contre ces mesures, Macron avait souligné que « la susceptibilité est des deux côtés.
La France a le droit d'être susceptible aussi ». L'annonce de Darmanin à Alger – et en parallèle celle de la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna à Rabat de la fin des restrictions touchant le Maroc – répond, selon nos sources, à « une meilleure gestion, entre les deux rives, du dossier migratoire ».
Darmanin invité des autorités algériennes
Arrivé le vendredi 16, en compagnie de son épouse, le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a atterri directement à Timimoun, oasis du grand Sahara algérien. À l'invitation des autorités algériennes, Gérald Darmanin s'est rendu « dans le désert algérien où est né son grand-père [maternel] » dont il porte le prénom, Moussa. Après Timimoun, il s'était envolé, samedi, vers Djanet, à l'extrême sud-est algérien, une des plus belles destinations du tourisme saharien, pour y admirer les sites magnifiques de l'Erg Admer et de Tim Ghas, notamment. La visite à Djanet coïncide par ailleurs avec l'atterrissage, le 17 décembre, du premier vol Paris-Djanet avec à son bord une soixantaine de touristes français, après l'interruption de cette ligne douze ans durant.
Entretiens officiels sur plusieurs thèmes sensibles
Dimanche a commencé pour Darmanin à Alger la partie officielle de sa visite, avec des entretiens avec son homologue algérien Brahim Merad pour « aborder les sujets de coopération en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et dans le domaine migratoire ». Une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune a suivi, en fin de matinée. Comme précisé plus haut, le point nodal de cette visite concerne la fin des restrictions sur les visas imposés par Paris à l'Algérie depuis près de quinze mois, en réaction à la diminution drastique de laissez-passer octroyés par les consulats algériens permettant l'exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF). Une mesure qui avait soulevé l'ire d'Alger et a frustré des milliers d'Algériens.