Wall Street cherche une direction, échaudée par de mauvais indicateurs chinois et américain
La Bourse de New York cherchait une direction lundi, froissée par de mauvais indicateurs chinois et américain, qui témoignent d'un ralentissement économique prononcé.
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones cédait 0,01%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, gagnait 0,08%, et l'indice élargi S&P 500, perdait 0,09%.
Wall Street a fraîchement accueilli la chute de l'indice d'activité manufacturière de la région de New York, qui est ressorti en nette contraction en août, à -31,3, alors que les économistes prévoyaient une expansion de 5 points.
«C'était assez spectaculaire», a commenté Karl Haeling, de LBBW, «mais la baisse» des indices «était déjà inscrite» avant la publication de cet indicateur, a-t-il souligné. «Il semble ainsi que les nouvelles venues de Chine aient capté l'essentiel de l'attention du marché», selon lui.
La deuxième économie mondiale a ainsi publié lundi une série de mauvais chiffres, indiquant une moindre croissance de la production industrielle, des ventes de détail et de l'investissement.
«Ce ralentissement confirme l'hypothèse selon laquelle les bons chiffres de mai et juin correspondaient au rebond de la réouverture (après les confinements liés au Covid-19) et que désormais (...) les usines chinoises vont, de nouveau, tourner au ralenti», a commenté, dans une note, Craig Botham, de Pantheon Macroeconomics.
Ces nouveaux signes de fatigue de l'économie mondiale ont douché les investisseurs, dont une partie s'est repliée sur le marché obligataire. Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans s'est détendu, à 2,77%, contre 2,83% vendredi.
Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, la mollesse de la place new-yorkaise tient aussi «à l'idée que le marché a été trop vite en besogne en intégrant un repositionnement plus accommodant de la Fed (banque centrale américaine)» pour tenir compte d'un reflux de l'inflation et de conditions économiques dégradées.
La probabilité d'une hausse d'un demi-point du taux directeur de la Fed en septembre, telle qu'évaluée par les investisseurs, est la plus élevée depuis des semaines, à 63%, selon le modèle de la Bourse CME, alors que la thèse d'un relèvement de 0,75 point de pourcentage, le troisième d'affilée, a longtemps été privilégiée.
Après un rebond prolongé depuis les plus bas de juin, Wall Street s'interroge sur la suite de sa trajectoire. «Il y a un débat entre ceux qui parient sur une poursuite de la hausse (les “Bulls”) et ceux qui croient à une baisse (les “Bears”)», explique Karl Haeling.
Le Nasdaq est récemment repassé en «Bull Market», ce qui signifie qu'il a gagné plus de 20% depuis son plancher du 16 juin (+23%), et le S&P 500 s'en approche (+17%). «Je ne pense pas que le marché puisse continuer à monter sans discontinuer», estime l'analyste, pour qui certains seuils techniques pourraient de nouveau être testés à la baisse, «mais peut-être pas jusqu'aux plus bas de juin».
Alors que la saison des résultats touche à sa fin, la semaine sera placée sous le signe de la distribution, avec Walmart mardi, ainsi que Target et Lowe's mercredi. Sur le même thème, les ventes de détail pour juillet donneront mercredi un aperçu encore plus complet du comportement des consommateurs, alors que s'annonce un ralentissement économique.
À la cote, malmené la semaine dernière, le laboratoire Moderna se reprenait lundi (+4,19% à 178,36 dollars), aidé par l'autorisation de mise sur le marché de son nouveau vaccin anti-Covid ciblant le variant Omicron par le régulateur britannique du médicament. Selon Le Figaro.