X : 9 plaintes en Europe pour sa collecte de données liées à l’IA (Infographie)
Le réseau social auparavant connu sous le nom de Twitter et appartenant désormais à Elon Musk collecte illégalement les données de ses utilisateurs pour entraîner son intelligence artificielle.
Depuis quelques mois, c’est buffet à volonté pour Grok, l’intelligence artificielle de X. Il y a quelques semaines, nous découvrions qu’une option avait été activée par défaut sur le réseau social, autorisant la collecte de données destinées à l’amélioration du modèle de langage utilisé par l’entreprise d’Elon Musk. La riposte s’organise.
La Cnil irlandaise “surprise”
La voie qu’a choisi d’emprunter X contrevient totalement aux principes fondateurs du Règlement général pour la protection des données (RGPD) européen et, comme souvent, c’est l’Irish Data Protection Commission (DPC), l’équivalent irlandais de la Cnil, qui monte au front.
Fin juillet, l’instance a partagé sa confusion au site spécialisé Tech Crunch, elle qui dit être en contact régulier avec X concernant ses pratiques entourant la confidentialité des données. Concernant la collecte liée à l’apprentissage de Grok, la DPC dit être toujours dans l’attente d’une réponse de la part du réseau social.
Une action jugée trop molle par noyb (none of your business), organisation autrichienne à but non lucratif visant à protéger les données des internautes qui, sur son blog, annonce avoir porté plainte dans neuf pays (dont la France) contre le réseau social afin de faire respecter le RGPD.
Le flou entourant les données
Pour noyb, qui s’exprime par la voix de son fondateur Max Schrems, même parmi les utilisateurs et les utilisatrices qui parviennent à désactiver la collecte de données permettant à l’IA d’Elon Musk de s’améliorer, personne n’a encore trouvé le moyen de faire en sorte que l’entreprise supprime les « données déjà ingérées » par Grok.
Dans les plaintes que noyb a déposées, l’organisation homologue à La Quadrature du Net fait valoir que le réseau social n’a aucun motif valable pour utiliser, sans leur consentement, les données de quelque 60 millions d’Européennes et d’Européens pour entraîner son intelligence artificielle.
« Les entreprises qui interagissent directement avec les utilisateurs n’ont qu’à leur montrer un message “accepter/refuser” avant d’utiliser leurs données. Elles le font régulièrement pour beaucoup d’autres choses, et cela serait donc tout à fait possible pour l’entraînement de l’IA », suggère Max Schrems.
Il y a quelques mois, noyb avait agi de la même manière après que Meta avait présenté à ses utilisateurs une notice les informant que toutes leurs données serviront prochainement à l’entraînement de leur intelligence artificielle. Une mesure rapidement mise en pause par le géant du Web, qui s’exposait à une amende pouvant représenter jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires mondial.