Affaire Zidane : Sans dire un seul mot, Zinédine Zidane a réussi à chasser Noël Le Graet de la tête de la FFF
« J’ai fait le con » … Les petites phrases croustillantes du Comex qui a mis Le Graët dehors
LIRE AUSSI: En plein scandale, Deschamps sort de son silence et s’exprime sur l’affaire de Zizo
C’est entre quatre yeux, ou plutôt 28, que les quatorze membres du Comex réunis en urgence mercredi ont tranché le destin de Noël Le Graët et de l’avenir de la Fédération française de football, dans le bureau du Président, au troisième étage du 87 boulevard de Grenelle. Et sans aller jusqu’à parler de règlement de compte à O.K. Corral, les premières fuites laissent à penser que, selon l’expression d’usage dans le football, on s’est dit les choses. Avant même d’entrer dans l’arène, le président de la LFP et membre de droit du Comex, Vincent Labrune, avait prévenu que « le statut quo (n’était) pas une option ».
« Cela a été intense, mais il n’y a pas eu de discorde, sur le fond on était tous OK. Cela a été une discussion avec beaucoup de cœur, un peu comme lors d’un conseil de famille, a ainsi présenté Éric Borghini sur BFM après ce comex extraordinaire. Il y a eu une grande liberté de ton. » « Ça a dû faire drôle au président », précise tout de même l’un des quatorze invités à nos confrères de L’Equipe ce jeudi, laissant penser que ça faisait longtemps que le Breton n’avait pas été secoué ainsi, un peu comme un élève turbulent esseulé au milieu de profs en colère lors du conseil de classe, selon 20minutes.
« Ton bilan ce n’est pas le sujet, Noël ! »
Premier à prendre la parole, à en croire Eric Borghini, le président de la Ligue de Méditerranée, clairement le plus bavard de la bande dans les médias ces deux derniers jours, Noël Le Graët a fait un point sur tout ce qui lui est reproché. « On a commencé par écouter notre président, qui a commencé le Comex en nous disant 'je n’ai rien fait, je le jure sur votre tête à tous que je n’ai rien fait et que le rapport de l’audit sera très positif pour moi, il n’y aura rien contre moi'. »
On espère que les membres du Comex ont la nuque solide car, selon les premiers bruits de couloirs, les conclusions de l’audit n’auraient rien de flatteuses pour le boss de la Fédé, son penchant pour la drague lourdingue avec les employées fédérales étant avéré par de nombreux témoignages. « Il n’y a rien sur moi dans le rapport », aurait-il répété une nouvelle fois - sans convaincre grand monde selon RMC - avant de mettre en avant son bilan sportif et financier. Ce à quoi un participant lui répond « ton bilan, ce n’est pas le sujet, Noël ! ».
« Il nous a ensuite présenté ses excuses pour les propos tenus sur Zinédine Zidane, des propos qu’il ne pense pas, il est conscient de ce qu’il représente pour le football français et mondial, poursuit Borgjhini. » En d’autres termes, selon les infos de L’Equipe cette fois, ça donnait plutôt ça dans la bouche de l’ancien maire de Guingamp : « J’ai fait le con ».
Le Graët entraîne Hardouin dans sa chute
Mais, comme il l’avait déjà laissé entendre dans son communiqué d’excuses publié lundi midi, NLG s’en est tenu à une ligne de défense pour le moins bancale, à savoir une volonté (sous le coup de l’agacement « face aux questions voulant opposer Zidane à Deschamps ») de « protéger le sélectionneur ». Avec des amis pareils, pas besoin d’ennemis a dû se dire Didier Deschamps, embarqué dans la tourmente bien malgré lui après sa prolongation de quatre ans au poste de sélectionneur ficelée par NLG sans même en informer le Comex.
Si les treize membres du comité exécutif ont fini par valider à l’unanimité le contrat de DD, probablement pour ne pas ajouter du napalm sur le feu, Jean-Michel Aulas s’est tout de même surpris de la durée du contrat signé par la Dèche, tout en s’opposant à une démission de Le Graët, comme le réclamait -bien seul- Eric Borghini. Cette invitation à prendre sa retraite n’a d’ailleurs pas été du goût du Costarmoricain, qui lance alors à son ami un fabuleux « ferme ta gueule, Borghini », difficile à qualifier.
Le Graët finira alors par accepter de se mettre en retrait en attendant les conclusions de l’audit lancé par le ministère des Sports et attendues à la fin du mois. « Je ne veux pas être le seul (à partir) », a-t-il précisé selon L’Equipe. En animal politique qu'il est peut-être encore un peu, finalement, l'ancien président de l'EAG aura tout de même réussi à avoir le scalp de son ennemie jurée, la directrice générale Florence Hardouin, mise à pied à titre conservatoire, ce qui était dans les tuyaux avant même les délires de Le Graët sur Zidane. Pour un combattant comme NLG, il n'y a pas de petites victoires.