06 hommes qui ont marqué l’Afrique ces cinquante dernières années
Le continent africain a connu plusieurs périodes dans l’histoire.
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De la période précoloniale à la période de l’indépendance jusqu’à l’ère démocratique des années 1990, ils ont été plusieurs personnalités à marquer l’histoire de l’Afrique de par leurs actions, détermination et engagement en faveur de leur pays et du panafricanisme.
Ces personnalités ont été de tous les combats pour la libération de l’Afrique des mains des colons. Mais parmi elles, certains ont marqué de manière négative ou plutôt ambigüe l’Afrique et les africains soit à cause de leur collaboration avec les occidentaux, soit à cause de leur gestion dictatoriale de pays qu’ils ont plongé dans les dérives.
Dans la logique d’un devoir de mémoire, la rédaction de Al-Ain News a décidé de parler entre autres des dix grands hommes qui ont le plus marqué l’Afrique de ces cinquante dernières années. L’exercice a consisté à faire un bref aperçu sur la lutte menée par ces personnes tant dans leur pays que sur le continent africain. D’autres personnalités pourraient également être considérées comme ayant marquées.
Nelson Mandela
C’est à 25 ans que Nelson Mandela a rejoint les rangs du Congrès national africain (ANC), un parti qui défendait les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche. Son zèle et sa détermination dans la lutte le feront condamner à la réclusion à perpétuité en 1964 pour sédition et échappe de peu à la peine de mort. En prison, Mandela aura fait en tout et pour tout 27 ans.
De l’autre côté son emprisonnement lui confère une notoriété internationale ; ce qui a conduit l’Assemblée des Nations unies déclare l’apartheid crime contre l’humanité en 1971. Nelson Mandela sera élu Président de l’Afrique du Sud en 1994, après la large victoire de son parti aux premières élections générales multiraciales. Il préside ainsi le premier gouvernement non racial du pays, composé d’une coalition entre l’ANC, le Parti national et le parti zoulou Inkatha Freedom Party, et prône la réconciliation entre les races.
5 ans après, Nelson Mandela a refusé de briguer un second mandat et quitte son poste en 1999, préférant s’éloigner de la vie politique pour se consacrer à ses proches et à sa fondation. Plusieurs personnalités du monde lui ont rendu des hommages lors de sa mort le 5 décembre 2013.
Patrice Lumumba
L’ancien Premier Ministre congolais a marqué l’histoire de l’Afrique de par son engagement en faveur du peuple congolais qu’il voulait délivrer complètement de la domination des blancs. De plus, son engagement en faveur du panafricanisme n’est pas à négliger. En 1958, Partice Lumumba participe à la conférence panafricaine d’Accra au Ghana, où il a rencontré Nkrumah. Cette rencontre donne du tonus aux idées panafricanistes du congolais qui fraternise avec des pionniers du panafricanisme comme Nasser, Nkrumah et Sékou Touré qui voulaient la liberté totale de l’Afrique.
On retient de la lutte politique et de la lutte pour l’indépendance de Patrice Lumumba, du charisme au Congo et sur tout le continent. L’homme a été de tous les combats pour l’indépendance de son pays pour avoir fait plusieurs fois la prison. Son idéologie de lutte a été basée sur la non-violence, le courage, la détermination et la justice sociale.
Patrice Lumumba était contre toute présence des puissances occidentales qui pillent les richesses des pays africains et ce jusqu’à ce jour.
Patrice Lumumba a été assassiné sur ordre du colonisateur le 17 janvier 1961 soit exactement 53 ans de cela. Mais il est resté à jamais dans l’histoire de l’Afrique parce que son combat a été noble.
Thomas Sankara
L’ancien Président Burkinabè est un anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste burkinabè. Dès son arrivée au pouvoir, il change de nom à son pays qui s’appelait à l’époque la Haute-Volta. Au pouvoir en 1984, Thomas Sankara conduit une politique d’affranchissement du peuple burkinabè. Son gouvernement entreprend des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l’éducation, l’agriculture et le statut des femmes.
Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés, les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l’un ou l’autre des deux blocs. Thomas était contre le colonialisme et le néo-colonialisme des pays occidentaux et particulièrement de la France en Afrique.
Et comme la France n’aime pas avoir la honte, son assassinat sera commandité par un coup d’État qui amène au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987.
Cheik Anta Diop
Cheikh Anta Diop est un historien, anthropologue et homme politique sénégalais. Il a mis l’accent sur l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiales. Si une grande partie de ses thèses, en particulier au sujet de l’Égypte antique, sont considérées comme dépourvues de fondements solides, Cheikh Anta Diop a toutefois eu un indéniable rôle de visionnaire en ce qui concerne la place de l’Afrique dans l’histoire.
Auteur de « Nations nègres et culture » considéré comme un texte majeur dans la renaissance du monde noir. A travers ses ouvrages, il réinvente, au coeur des luttes de l’après Seconde Guerre mondiale, l’antiquité négro-pharaonique à la suite du jamaïcain Edward Wilmot Blyden et de Marcus Garvey. Il est considéré comme le restaurateur de la conscience noir dans l’histoire mondiale.
Félix Houphouët-Boigny
L’ancien Président ivoirien a marqué l’Afrique mais l’appréciation qu’on peut faire de son engagement pour le continent est ambigüe, à l’image de ses prises de positions. La politique extérieure d’Houphouët-Boigny et plus particulièrement sur ses relations avec le Ghana, la Guinée, le Nigéria conflictuelles. Alors que les leaders de ces pays prônent le panafricanisme pour l’Afrique, Houphouët-Boigny défend la thèse d’une communauté franco-ivoirienne anti-britannique. Le leader ivoirien réussit avec plus ou moins de succès à neutraliser ses collègues ghanéen et guinéen ; quant au Nigéria, il a tenté de le déstabiliser en soutenant officieusement puis officiellement la sécession du Biafra avec la bénédiction de l’Élysée.
Houphouët-Boigny a joué un rôle de tout premier plan dans la création de cette Organisation de l’unité africaine qui verra le jour, en mai 1963, à Addis-Abeba.
Plusieurs observateurs on soutenu qu’il est l’homme de la France en Afrique. Pas étonnant en cas tout cas lorsqu’on sait que M. Houphouët-Boigny a été pendant longtemps, ministre en France. Fort du soutien de la France, il a régné de main de maître sur la Côte d’ivoire depuis l’indépendance jusqu’en 1993. Dans sa lutte en Côte d’ivoire, il a de tout temps collaboré avec le colon français. Il est l’initiateur de la « Françafrique », ce système qui permet à la France de contrôler les pays africains et de choisir ses dirigeants.
Sylvanuis Olympio, Père de l’indépendance du Togo et pionnier de la CEDEAO
Il est le Père de l’Indépendance du Togo. Diplômé en 1926 à la London School of Economics puis en droit international à Dijon (France) et à Vienne (Autriche), Sylvanuis a consacré le gros de sa vie au Togo et à l’Afrique après son passage à Lever Brothers Company à Londres et successivement comme adjoint à l’agent général de la compagnie Unilever à Lagos (Nigeria), chef de la société à Hô (Ghana) et Agent général de la United Africa Company (UAC), filiale du groupe Unilever en zone française.
Sylvanuis Olympio a été de tous les combats pour l’indépendance du Togo malgré les brimades et les persécutions du colonisateur français. Dans les années 1940, Sylvanuis Olympio va fairfe plusieurs déclarations et des pétitions contre l’administration française au Conseil de tutelle de l’ONU.
Après sa condamnation et cinq ans d’exclusion de la vie politique, M. Olympio et son parti, Comité de l’Unité Togolais vont remporter les élections de 1958 qui aboutiront finalement à l’indépendance du Togo le 27 avril 1960.
Olympio voulait enfin, redresser la situation financière, s’entourer de l’avis d’experts internationaux sur le développement à entreprendre. Mais malheureusement, ce développement n’aura durée qu’à peine trois ans parce Sylvanus Olympio a été assassiné le 13 janvier 1963 pour avoir refusé la réintégration dans l'armée togolaise des soldats qui avaient combattu au sein de l'armée française pendant la Guerre d'Algérie.
Le Premier Président du Togo a joué un rôle prépondérant dans la création de la CEDEAO et plus largement dans l'intégration ouest-africaine. Il est celui qui a écrit les premières moutures des textes fondateurs de la CEDEAO.