A Kiev, le retour d’enfants déportés par la Russie
Les déportations illégales de petits Ukrainiens, qui valent à Vladimir Poutine un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, concernent plus de 16 000 mineurs emmenés sur le sol russe ou dans les territoires occupés.
Ils avaient disparu sans bruit, dans la tourmente de la guerre. Un vendredi d’automne, veille de vacances scolaires, des centaines d’enfants de la région de Kherson n’étaient pas rentrés chez eux.
Les directeurs des écoles avaient incité leurs parents à accepter qu’ils aillent deux semaines en colonie de vacances en Crimée.
A la fin des congés, nul n’était revenu. Filles et garçons avaient été pris dans ce qui semble être une vaste opération de la Russie destinée à déporter et à « russifier » les enfants d’Ukraine.
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Dix-sept d’entre eux, enlevés à leurs familles, ont été rapatriés à Kiev, mercredi 22 mars, par l’organisation humanitaire Save Ukraine. Le chiffre de ce sauvetage donne le vertige, alors que l’Ukraine a d’ores et déjà identifié 16 226 enfants déportés, et que le bilan pourrait être très nettement supérieur.
Ces dix-sept-là sont les premiers à revenir de Russie ou des territoires ukrainiens occupés, depuis que la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a émis des mandats d’arrêt, le 17 mars, pour « déportation illégale » d’enfants à l’encontre du président russe, Vladimir Poutine, et de Maria Lvova-Belova, commissaire aux droits de l’enfant de Russie.
Quinze de ces mineurs issus de la région de Kherson ont vécu une déportation relevant d’un scénario commun.
Il ne s’agit pas là de cas extrêmement violents, tels qu’ils commencent à être documentés par les enquêteurs ukrainiens ou internationaux, d’enfants enlevés après l’assassinat ou l’arrestation d’un parent, ou lors d’un passage dans des « camps de filtration » sur les routes de la déportation.
Eux ont plutôt été victimes d’une méthode insidieuse consistant, par le biais du système scolaire, à les inviter en colonie de vacances puis à ne pas les rendre à leurs familles.