Abandon du projet de Gazoduc Nigeria-Algérie : Retrait des pays du Sahel de la CEDEAO sonne le glas
Le projet de gazoduc visant à acheminer le gaz naturel du Nigeria vers l'Europe, via le Niger et l'Algérie, a pris fin officiellement suite au retrait de trois nations sahéliennes de la CEDEAO.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont signé leur départ de l'organisation régionale, marquant ainsi la conclusion du projet Nigeria-Algérie, qui a été confronté à des obstacles persistants au fil des années.
Le concept du gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie a pris forme dans les années 1980, mais il n'a été concrétisé qu'au 3 juillet 2009, lorsque les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l'Algérie ont officiellement signé l'accord pour la mise en œuvre du gazoduc transsaharien. Le projet, d'une longueur prévue de 4 128 km, avait pour objectif de transporter annuellement 30 milliards de mètres cubes de gaz du Nigeria vers l'Algérie, puis vers l'Espagne et le Portugal via le gazoduc Medgaz.
Initialement estimé à 13 milliards de dollars, le coût du projet a subi plusieurs révisions à la hausse en raison des nombreux défis techniques, sécuritaires et politiques rencontrés sur le terrain. De plus, le manque de soutien financier et politique de la part des partenaires internationaux a fortement pesé sur sa viabilité. Ces partenaires ont préféré explorer d'autres sources d'approvisionnement en gaz, notamment le gaz de schiste américain et le gaz russe, reléguant ainsi le projet au second plan.
Ainsi, la décision de retrait des pays du Sahel de la CEDEAO sonne le glas du projet de gazoduc Nigeria-Algérie, mettant fin à une entreprise qui avait suscité de grands espoirs mais qui a finalement succombé aux réalités économiques et politiques de la région.