Abaya en France : on vous explique la polémique sur cette robe traditionnelle de plus en plus souvent portée à l'école
L'abaya, une robe longue et ample assimilée à une tenue de la religion musulmane, est de plus en plus portée par les jeunes filles dans les établissements publics en France, mais reste souvent tolérée.
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Le ministre français de l'Education, Pap Ndiaye a réuni tous les recteurs d'académie, ce mardi, pour évoquer la recrudescence d'incidents liés au port de l'abaya dans les établissements scolaires. Cette robe traditionnelle n'est pas interdite par la loi mais elle est souvent prohibée à l'école, au nom de la laïcité, selon la Depeche.
Depuis plusieurs mois les incidents se multiplient dans les établissements scolaires à propos du port de l'abaya, rapporte Le Parisien. Cette robe traditionnelle, qui fait de plus en plus d'adeptes chez les jeunes, n'est pas interdite par la loi mais elle est souvent prohibée à l'école, au nom de la laïcité. C'est pourquoi Pap Ndiaye a réuni tous les recteurs d'académie, ce mardi 6 juin.
Comment savoir "si la tenue est religieuse ou pas" ?
Le ministre français de l'Education entend afficher sa "fermeté face aux pressions communautaires dans certains quartiers". "Personne au ministère ne met la poussière sous le tapis au nom d’un hypothétique 'pas de vague'. Il ne faut ni sous-estimer ni surestimer le phénomène, qu’on a vu émerger de façon préoccupante à l’automne 2021, avec des poussées saisonnières et des décrues", dit-il.
Depuis l'automne dernier, "sept lycées et trois collèges sur dix ont fait état de problèmes, c’est impressionnant. Dans quelques-uns, on parle d’une centaine de cas", indique Didier Georges, responsable du SNDPEN, le syndicat majoritaire chez les chefs d’établissements. Une circulaire de septembre 2022 demande à ces derniers de déterminer "si la tenue est religieuse ou pas". "C’est matériellement impossible", explique Agnès Andersen, responsable d’ID-FO, un autre syndicat de chefs d'établissements."L’adolescence est un âge compliqué. Certaines ont des visées prosélytes, mais d’autres peuvent vouloir couvrir leurs rondeurs, imiter la copine, trouver la tunique jolie, pas chère… que sais-je encore".
Face à cette diversité de cas, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) considère qu'"on retrouve toujours les mêmes éléments de langage qui visent à normaliser les vêtements à caractère religieux (...) Derrière ces discours qui peuvent relever de la provoc adolescente ou d’un effet de mode, il y a une stratégie islamiste structurée pour pénétrer les esprits et préparer les générations futures".
La majorité prend le relais ce mercredi 7 juin : pour Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale sur BFMTV, le port de l'abaya à l'école est "inacceptable", enlever le voile, "c'est la moindre des choses" et les abayas "ne doivent en aucun cas être tolérées". Quant au porte-parole du gouvernement Olivier Véran, il assure que "la laïcité, on la défend partout et notamment à l'école", avant d'indiquer que le ministre de l'Éducation nationale travaille avec les recteurs pour savoir si de nouvelles actions doivent être mises en place.