France : Un homme condamné pour avoir versé de l’huile bouillante sur la tête de sa femme
Un homme de 45 ans, suspecté d’avoir versé une casserole d’huile bouillante sur la tête de sa femme, comparaissait devant la justice à Colmar pour actes de torture ou de barbarie.
C’est une punition ou accident domestique ! Un homme de 45 ans, suspecté d’avoir versé en 2020 une casserole d’huile bouillante sur la tête de sa femme, lui occasionnant de très graves brûlures, comparaissait ce mardi pour actes de torture ou de barbarie devant la cour criminelle du Haut-Rhin, à Colmar.
Les faits s’étaient produits en juillet 2020, dans l’appartement mulhousien du couple, avec cinq enfants, de nationalité bosniaque. L’épouse accusait son désormais ex-mari de lui avoir versé une casserole d’huile bouillante sur la tête. Elle avait dû être héliportée en urgence au centre des grands brûlés de Metz où elle était restée 25 jours avec des greffes de peau et des pansements réalisés sous anesthésie pour éviter une trop grande douleur.
A la barre du tribunal
A la barre du tribunal, elle a expliqué que la veille du drame, elle avait demandé à son compagnon de partir le lendemain matin. Pour l’avocate générale, Carine Greff, l’homme a voulu punir son épouse de cet affront, utilisant une technique « moyenâgeuse » : « Il a voulu tuer la femme, non la mère, en lui enlevant son pouvoir de séduction ». Pour cela, la magistrate avait requis quinze ans de réclusion sur les 20 encourus. Une version des faits que l’accusé a contesté depuis le premier jour.
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Refusant sa culpabilité, il s’agissait, selon lui, d’un accident domestique : son épouse avait mis de l’huile à chauffer sur un réchaud posé sur la table de la cuisine. Elle aurait fait tomber sa cigarette et en se relevant, aurait heurté le manche de la casserole avec son chignon. Cependant, le ministère public a relevé plusieurs éléments battant en brèche cette argumentation : aucune trace d’huile sur la table, des « coulures strictement verticales » dans le dos de la victime, ou des traces de brûlure sur le mari uniquement au niveau des phalanges de sa main droite.
La position de l’accusé
Après avoir plaidé l’acquittement, Me Serge Monheit, avocat de l’accusé, a posé la question de la qualification des faits : actes de torture et de barbarie. « Le législateur écrit qu’il s’agit de soumettre quelqu’un à des tortures ou des actes de barbarie. Ce n’est pas le cas ici ». Le conseil a également souligné « la constance » de la position de l’accusé, contrairement à sa femme qui, en août 2020, avait innocenté son mari, pour l’accuser à nouveau dès le lendemain. Une manifestation de « l’emprise » que l’un avait sur l’autre, selon l’avocat de la partie civile, Me Martin Majean, qui s’est appuyé sur le rapport d’une experte psychologue.
L’accusé a finalement écopé de 13 ans de réclusion criminelle, une peine assortie d’une interdiction définitive du territoire et d’un retrait de l’autorité parentale. La partie civile a obtenu 20.000 euros de provision pour son préjudice en attendant une expertise médicale pour son évaluation.