Affaire Bygmalion de Nicolas Sarkozy : la défense chaotique de l'ex- président français
Lors de son interrogatoire par la cour d’appel, l’ancien président Nicolas Sarkozy une nouvelle fois soutenu avoir ignoré le système qui a servi à dissimuler le vrai montant des dépenses électorales de sa campagne – à hauteur de 42,7 millions d’euros.
Au mot près, Nicolas Sarkozy a répété, vendredi 24 novembre, devant la cour d’appel de Paris la ligne de défense qui avait été la sienne en première instance dans l’affaire du dépassement du plafond des dépenses électorales de sa campagne de 2012, pour laquelle il a été condamné à un an d’emprisonnement ferme : « J’ai une responsabilité politique, j’étais le candidat, j’ai été battu, de peu. Je conteste vigoureusement toute responsabilité pénale. »
Ajouter à vos sélections
Cette « responsabilité politique », a-t-il rappelé, il l’a exercée en organisant le « Sarkothon », qui a permis de réunir un peu plus de 10 millions d’euros au profit de son parti, l’UMP, devenu Les Républicains, soit le montant de la subvention de l’Etat dont le remboursement avait été refusé après l’invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel en juillet 2013. « Ces 10 millions me permettent de dire que ma campagne de 2012 n’a rien coûté aux contribuables ».
Pour le reste, à savoir le système de fausses factures mis en place pour dissimuler un dépassement du plafond de 22 millions d’euros – le double du montant autorisé par la loi –, Nicolas Sarkozy ne se sent pas concerné. « Je n’ai jamais eu connaissance d’une fraude, je n’ai jamais ordonné une fraude. » Ce n’est d’ailleurs pas lui qui le dit, insiste-t-il, mais un « grand auteur », le juge d’instruction Serge Tournaire.
L’ancien président n’est, en effet, jugé que pour dépassement du plafond des dépenses, contrairement à ses coprévenus, renvoyés pour escroquerie ou complicité, abus de confiance ou recel, faux, usage ou recel de faux. Neuf d’entre eux ont fait appel de leur condamnation, selon Le Monde.
« Les amis de Jean-François Copé »
Encore une fois, donc, Nicolas Sarkozy martèle qu’il n’a « choisi aucun fournisseur, signé aucune facture, rencontré aucun prestataire. Je vous certifie que je n’avais jamais entendu le nom de Bygmalion ». Bygmalion, la société organisatrice de ses meetings de campagne, avec sa filiale Event & Cie, ce sont, dit-il, « les amis de Jean-François Copé », son adversaire honni qui dirigeait alors le parti. « Il y a incontestablement une escroquerie dans cette affaire. M’a-t-elle profité ? Je le conteste. Ce système n’a pas été mis en place pour me faire gagner. Il a été mis en place dans le dos de mes équipes pour faire gagner de l’argent à certaines personnes », accuse l’ancien président de la République.