Affaire des écoutes : Sarkozy condamné à trois ans de prison, dont un an ferme
L’ancien président a été condamné à un peine similaire à la première instance pour corruption et trafic d’influence. Il va se pourvoir en cassation.
L'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy a été condamné mercredi en appel à Paris à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes, peine à exécuter sous bracelet électronique. Il a fait savoir par son avocate qu'il comptait se pourvoir en cassation.
Le jugement de l'affaire des écoutes n'est pas terminé. La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi 17 mai la condamnation de Nicolas Sarkozy dans cette affaire liée au financement de sa campagne victorieuse pour l'élection présidentielle de 2007. Le tribunal a déclaré l'ancien chef de l'État coupable de corruption et trafic d'influence et l'a condamné, comme en première instance, à trois ans de prison dont un an ferme. Une sanction inédite pour un ancien président. Mais l'intéressé a d'ores et déjà fait savoir qu'il comptait se pourvoir en cassation.
La cour d'appel avait plus tôt précisé que Nicolas Sarkozy serait équipé d'un bracelet électronique et n'irait de ce fait pas en prison, selon france24.
Son avocat historique Thierry Herzog et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert ont été condamnés aux mêmes peines. La cour d'appel a en outre prononcé une interdiction des droits civiques de trois ans pour Nicolas Sarkozy, ce qui le rend inéligible, ainsi qu'une interdiction d'exercer de trois ans pour Thierry Herzog.
Nicolas Sarkozy avait été condamné en mars 2021 à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence.
La justice reproche à Nicolas Sarkozy d'avoir promis en 2014, alors qu'il n'était plus président, d'aider Gilbert Azibert, à l'époque juge à la cour de cassation, à obtenir un poste honorifique à Monaco.
En échange, Gilbert Azibert devait fournir à Nicolas Sarkozy des informations confidentielles sur une procédure qu’il avait intentée auprès de la cour de cassation.
"Pacte de corruption"
Nicolas Sarkozy voulait faire annuler la saisie par la justice de ses agendas présidentiels dans le cadre d'une enquête sur des versements illégaux qu'il était soupçonné d'avoir reçus de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, pour le financement de sa campagne électorale de 2007, affaire dans laquelle il a finalement bénéficié d'un non-lieu.
Nicolas Sarkozy n'a pas obtenu gain de cause devant la cour de cassation, et Gilbert Azibert n'a pas été nommé à Monaco.
La présidente de la 32e chambre correctionnelle de Paris avait néanmoins estimé en 2021 qu'un "faisceau d'indices graves et concordants" permettait d'établir un "pacte de corruption".
La condamnation en première instance prévoyait déjà un possible aménagement de l'année de prison ferme en port d'un bracelet électronique. Elle était suspendue à la décision en appel.
Nicolas Sarkozy, président de 2007 à 2012, clame son innocence depuis le début de l'affaire.
Nicolas Sarkozy présent
L'ex-président de la République, 68 ans, était présent pour le prononcé de la décision prévu à 9 h, selon des sources concordantes.
Par ailleurs, le parquet national financier (PNF) a annoncé la semaine dernière avoir requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'information judiciaire relative aux soupçons de financement libyen de la campagne de 2007.
Cette sanction inédite a soulevé l'ire du camp Sarkozy, qui a crié haro sur le Parquet national financier (PNF), ce dernier se défendant de "faire de la politique".