Aux Etats-Unis, Joe Biden et les républicains échouent toujours à trouver un accord sur la dette
Le président américain va écourter une tournée diplomatique majeure en Asie-Pacifique, renonçant à se rendre en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie, pour se consacrer à ces difficiles discussions.
Le bras de fer se poursuit à Washington. A l’issue d’une réunion à la Maison Blanche avec l’opposition républicaine, mardi 16 mai, Joe Biden s’est dit confiant sur la possibilité d’éviter un défaut de paiement des Etats-Unis, qui pourrait survenir dans deux semaines. « Il reste du travail sur plusieurs questions difficiles », mais le président américain est « optimiste » quant à la conclusion d’un « accord budgétaire raisonnable », a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.
Côté républicain en revanche, le ton est plus prudent. Cette réunion était « un peu plus productive » que la précédente, le 9 mai, a souligné Kevin McCarthy, responsable républicain de la Chambre des représentants. De lui dépend, en grande partie, le destin financier à court terme des Etats-Unis. Selon LeMonde.
Le chef de l’Etat s’entretiendra une nouvelle fois cette semaine par téléphone avec les principaux responsables du Congrès. Il les reverra en personne après son retour, dimanche, d’un voyage au Japon pour la réunion du G7. Signe de l’urgence et de la difficulté des discussions, Joe Biden a annulé la tournée diplomatique majeure qu’il devait réaliser, après le sommet, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie, a annoncé la Maison Blanche.
« Nos positions sont encore éloignées, mais ce qui a changé au cours de cette réunion, c’est que le président a sélectionné deux personnes de son administration pour négocier directement avec nous », a déclaré à la presse Kevin McCarthy. « Cela ne signifie pas que nous allons arriver à un accord », mais que « le processus est amélioré », a-t-il poursuivi, ajoutant toutefois : « je ne suis pas plus optimiste ».
« Dévastateur pour l’Amérique et le monde entier »
Dans un contexte de campagne présidentielle et de grandes tensions politiques, ni le président américain, candidat à un second mandat, ni le ténor conservateur ne veulent être celui qui lâchera le premier.
La Maison Blanche a multiplié les mises en garde sur un possible défaut de paiement, une situation dans laquelle l’Etat fédéral se verrait dans l’incapacité de débourser un seul centime, qu’il s’agisse de payer des salaires, verser des prestations sociales ou rembourser des créanciers. Ce serait « catastrophique » et « dévastateur pour l’Amérique et, pour le dire franchement, le monde entier », a dit Joe Biden dans une vidéo diffusée sur Twitter avant la réunion.
Ce scénario inédit d’un défaut de paiement américain pourrait intervenir dès le 1er juin si aucun accord n’est trouvé au Congrès pour relever le plafond d’endettement public autorisé.
« Nous demandons instamment qu’un accord soit conclu rapidement afin que le pays puisse éviter ce scénario potentiellement dévastateur », exhortent plus de 140 PDG d’entreprises américaines, dont ceux des géants Pfizer, Morgan Stanley ou encore Goldman Sachs, dans une lettre ouverte envoyée mardi à la Maison Blanche et aux responsables du Congrès.