Afrique du Sud : peine validée contre Jacob Zuma
La Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud a confirmé vendredi la condamnation de Jacob Zuma à 15 mois de prison pour outrage à la justice, rejetant un recours de l'ancien président qui jugeait cette peine excessive.
Jacob Zuma a été condamné après son refus de comparaître devant une commission d'enquête sur des soupçons de corruption sous sa présidence, de 2009 à 2018.
Cette confirmation de la condamnation de M. Zuma ne remet pas en cause la libération conditionnelle dont il a bénéficié pour raisons médicales début septembre.
"La requête en annulation est rejetée", a déclaré la juge Sisi Khampepe, donnant lecture de la décision de la plus haute juridiction du pays, qui qualifie de "magouilles procédurières" la tentative de l'ex-chef de l'Etat et ses avocats de faire annuler sa condamnation.
"La majorité (des juges de la Cour) rejette catégoriquement toute idée que les plaignants puissent être autorisés à massacrer à leur gré une procédure judiciaire qui, à tous égards, s'est déroulée avec le plus haut degré de régularité", a poursuivi la juge Khampepe.
Incarcéré en juillet pour avoir obstinément refuser de comparaître devant une commission d'enquête sur la corruption d'Etat sous sa présidence (2009-2018), M. Zuma, 79 ans, est en liberté conditionnelle pour raisons médicales depuis début septembre.
Dans cette affaire vieille de 20 ans, l'ancien président est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin du géant de l'armement français Thalès, inculpé de son côté de corruption et blanchiment d'argent. Il doit répondre de seize chefs d'accusation de fraude, corruption et racket.
L'incarcération de M. Zuma avait déclenché une vague sans précédent de violences et pillages en Afrique du Sud, qui ont fait plus de 350 morts. L'actuel président Cyril Ramaphosa avait dénoncé une tentative orchestrée pour déstabiliser le pays.