Algérie-France : Paris réfute les accusations de déstabilisation émises par Alger
Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a réagi ce dimanche 15 décembre aux accusations formulées par la diplomatie algérienne, après la convocation de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet.
Selon le quotidien gouvernemental algérien El Moudjahid, cette convocation intervient en raison de « graves révélations » sur une prétendue campagne de déstabilisation menée par les services de renseignement français (DGSE) en Algérie.
Une crise alimentée par de nouvelles accusations
La chaîne publique algérienne AL24 News a affirmé que les services de renseignement français avaient recruté d’anciens terroristes algériens dans le but de déstabiliser le pays.
En réponse, la diplomatie algérienne a averti l’ambassadeur français que l’Algérie « prendra toutes les mesures nécessaires pour contrer ces tentatives d’ingérence ».
Interrogé par France Inter, Jean-Noël Barrot a rejeté ces allégations, les qualifiant de « fantaisistes et infondées ». Il a réitéré son soutien à l’ambassadeur Romatet, affirmant que la France n’était en rien impliquée dans les accusations avancées par Alger.
Une relation franco-algérienne sous tension
Cette nouvelle escalade s’inscrit dans un contexte de crise prolongée entre les deux pays. Depuis le 31 juillet dernier, les relations se sont détériorées après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental. Cette décision a poussé Alger à rappeler son ambassadeur à Paris, Said Moussi, dont le poste reste vacant à ce jour.
D’autres sujets épineux exacerbent les tensions, notamment les déclarations du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur les accords franco-algériens de 1968 concernant l’immigration, ou encore l’arrestation controversée de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à l’aéroport d’Alger en novembre dernier.
Paris appelle à maintenir le dialogue
Malgré cette crise diplomatique, Jean-Noël Barrot a souligné l’importance de préserver la coopération entre la France et l’Algérie. Il a rappelé la feuille de route définie par Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune en 2002 pour renforcer les liens bilatéraux, affirmant que « dans l’intérêt des deux pays, il est essentiel que cette relation se poursuive ».
Alors que les relations entre Alger et Paris continuent de se dégrader, ces événements mettent en lumière les nombreux défis à surmonter pour rétablir un dialogue apaisé entre les deux nations.