Une affaire de cyberharcèlement impliquant Brigitte Macron et Zoé Sagan

Brigitte Macron, Première dame de France, est au centre d'une affaire de cyberharcèlement qui a conduit à la garde à vue d’Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, et de trois autres individus.
Retour sur une affaire mêlant cyberviolence, sexisme et théorie du complot.
Les motifs de la plainte déposée par Brigitte Macron
Le 27 août dernier, Brigitte Macron a déposé une plainte pour cyberharcèlement et provocation à commettre une infraction, rapporte 20 Minutes.
Cette démarche a été confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) et menée par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Les investigations ont révélé de nombreux propos malveillants visant son genre, sa sexualité et sa différence d’âge avec Emmanuel Macron, souvent présentés sous un angle calomnieux.
Cette plainte fait suite à une précédente affaire dans laquelle deux femmes avaient été condamnées pour avoir propagé une théorie infondée affirmant que Brigitte Macron était une femme transgenre. Ces deux dossiers seront examinés en audience correctionnelle le 10 juillet prochain.
Qui est Zoé Sagan ?
Zoé Sagan est le pseudonyme utilisé par Aurélien Poirson-Atlan, un ancien publicitaire de 40 ans vivant à Arles. Le compte Zoé Sagan, actif sur les réseaux sociaux depuis 2019, s'est fait connaître dans les cercles complotistes, notamment en diffusant des informations sur des scandales politiques et des théories controversées. Sous couvert d'anonymat, ce profil a également ciblé de nombreuses personnalités publiques, parmi lesquelles Gabriel Attal et Marlène Schiappa.
Malgré la revendication initiale d’être « la première IA féminine du XXIe siècle », il a été révélé que derrière ce compte influent se cachait une personne bien réelle. Son rôle dans la campagne de cyberharcèlement visant Brigitte Macron a conduit à son arrestation cette semaine.
Les risques encourus par les accusés
Outre Aurélien Poirson-Atlan, trois autres hommes ont été arrêtés et placés en garde à vue : Jean-Luc M. (64 ans), Bertrand S. (55 ans) et Jean-Christophe D. (53 ans). Tous sont accusés de cyberharcèlement et comparaîtront en correctionnelle en juillet 2025. Selon la loi, ces infractions peuvent entraîner une peine maximale de trois ans d’emprisonnement et une amende de 45.000 euros.
L’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan, Me Juan Branco, a dénoncé le placement en garde à vue de son client, qu’il considère comme un « téléguidage politique » du parquet de Paris. Cette prise de position alimente davantage les débats dans les milieux complotistes, où cette affaire est perçue comme un affront à la liberté d’expression.
Une affaire aux multiples répercussions
Cette affaire souligne une fois de plus l’ampleur des cyberviolences ciblant les personnalités publiques, en particulier les femmes. Elle met également en lumière les tensions persistantes entre le gouvernement et certaines sphères complotistes en ligne. Le procès à venir sera sans doute un moment clé dans cette lutte contre la haine en ligne.