En Algérie, Amira Bouraoui condamnée à 10 ans de prison ferme
Le verdict tant attendu de l’affaire Amira Bouraoui a été prononcé, mardi 7 novembre 2023, par le tribunal de Constantine.
Cette affaire, qui a suscité de vives tensions entre l’Algérie et la France, a abouti à des condamnations, notamment celle de la militante Amira Bouraoui et du journaliste Mustapha Bendjama.
La militante Amira Bouraoui, actuellement en France, a été condamnée à une peine de dix ans de prison ferme, conformément aux réquisitions du parquet. L’affaire est liée à sa sortie du territoire national en février, et les chefs d’accusation retenus étaient liés à une prétendue association de malfaiteurs en vue de faciliter l’immigration clandestine au sein d’une organisation criminelle.
De son côté, le journaliste Mustapha Bendjama, détenu depuis le mois de février dernier, a été condamné à six mois de prison ferme. Cependant, ayant déjà purgé cette peine, il recouvrera sa liberté dès aujourd’hui, comme l’a confirmé son avocat, Adel Messaoudi. Bendjama faisait également face à une autre condamnation de huit mois de prison ferme dans un dossier connexe, mais cette peine a également été purgée.
Qu’en est-il du verdict pour la mère d’Amira Bouraoui ?
Dans le cadre de cette même affaire, deux autres prévenus, Yacine Bentayeb, un cousin d’Amira Bouraoui, et Djamel Miassi, un chauffeur de taxi, ont également écopé de six mois de prison ferme. Ils seront également libérés aujourd’hui. Quant à la mère d’Amira Bouraoui, Khadidja, elle a été condamnée à un an avec sursis. L’officier de la police des frontières (PAF) d’Oum Tboul, Ali Takaida, a quant à lui été condamné à trois ans de prison ferme.
Les prévenus dans cette affaire étaient poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de faciliter le crime d’immigration clandestine au sein d’une organisation criminelle. Ils étaient en détention provisoire depuis le 19 février, à l’exception de Khadidja Bouraoui, placée sous contrôle judiciaire.
Il est essentiel de rappeler que l’affaire Amira Bouraoui a entraîné des tensions entre l’Algérie et la France en raison de la double nationalité d’Amira, qui a bénéficié d’une procédure spéciale déclenchée par l’ambassade de France à Tunis.
En parallèle de cette affaire, un deuxième volet a vu le jour, avec le journaliste Mustapha Bendjama et le chercheur Raouf Farrah condamnés, en appel, le 26 octobre dernier, par la Cour de Constantine. Ils ont été accusés de « financement étranger » et « publication d’informations classées secrètes ». Farah a été libéré le jour même de sa condamnation.
Dans le même dossier, deux autres personnes, Mountaha Habes, cadre de la société Astrefrade (filiale de Asmidal), et le père de Raouf, Sebti Farrah, ont également été condamnés. Habes a écopé de 18 mois de prison ferme, tandis que Sebti Farrah a été condamné à une année de prison avec sursis.