Algérie: leader africain du secteur des hydrocarbures?
La crise ukrainienne propulse l'Afrique sur le devant de la scène énergétique mondiale, attirant les grandes puissances vers les richesses pétrolières et gazières du continent pour assurer une sécurité énergétique croissante.
La crise en Ukraine a réaffirmé la crucialité des hydrocarbures sur la scène mondiale, incitant les grandes puissances énergivores à reconnaître le rôle incontournable des énergies fossiles. Cependant, pour répondre à une demande en constante augmentation, le secteur nécessite une relance des investissements.
Dans ce contexte économique et politique, les pays producteurs d'hydrocarbures voient une opportunité stratégique pour accroître leur production. L'Afrique, regorgeant de richesses pétrolières et gazières, devient un point central d'intérêt pour les grandes multinationales opérant dans le domaine énergétique. La Chambre africaine de l'énergie (AEC) a récemment publié un rapport intitulé "L'État de l'énergie en Afrique à l'horizon 2024", soulignant la nécessité d'accentuer les investissements dans le secteur des hydrocarbures sur le continent.
Selon ce rapport, l'Afrique devrait connaître une augmentation significative des forages d'exploration. Les projections indiquent que le nombre de sites de forage restera relativement stable entre 2024 et 2025, avec 120 nouveaux puits prévus en 2024 et 123 en 2025, en plus des 132 estimés pour l'année 2023.
L'Algérie et l'Égypte, en tant que leaders africains, joueront un rôle central dans ces opérations. Le rapport de la Chambre africaine de l'énergie révèle que ces deux pays accueilleront environ les deux tiers de tous les forages et explorations terrestres prévus sur le continent au cours de la période 2024-2025. L'Algérie, en particulier, a relancé son secteur des hydrocarbures avec des plans ambitieux, dont le forage de 860 puits entre 2021 et 2025. Ces initiatives visent à augmenter la production d'hydrocarbures de 196 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) d'ici 2025, représentant une hausse significative de 8 % par rapport à 2020.
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D'autre part, l'Égypte a lancé un programme de 1,8 milliard de dollars pour explorer de nouveaux gisements de gaz naturel en mer Méditerranée et dans le delta du Nil. Le ministre du Pétrole, Tarek El Molla, a souligné la volonté de l'Égypte de renforcer sa capacité de production en développant plusieurs champs d'exploration dans ces régions stratégiques. Avec la découverte de 284 nouveaux gisements au cours des cinq dernières années, l'Égypte consolide sa position en tant qu'acteur clé dans le paysage énergétique régional.