Anti-occident, soupçonné d’être proche de Wagner: portrait du sulfureux opposant sénégalais Ousmane Sonko
Ousmane Sonko, une figure politique éminente au Sénégal, s'est imposé comme un leader controversé, au cœur d'un paysage politique sénégalais en constante évolution.
Né en 1974 à Thiès, il a grandi dans un contexte social marqué par des inégalités persistantes, forgé par l'influence de son père, un docker.
Sonko a commencé sa carrière en tant qu'inspecteur des impôts et des domaines, une expérience qui a façonné sa vision politique axée sur la lutte contre la corruption et les inégalités fiscales.
En 2012, il a été élu député, représentant la coalition "Benno Bokk Yakaar". Cependant, en 2016, il a pris une position critique envers le gouvernement, devenant ainsi une voix dissidente au sein de la majorité.
Les élections présidentielles de 2019 ont marqué un tournant dans la carrière politique de Sonko. En tant que candidat du parti Pastef les Patriotes, il a attiré l'attention avec sa rhétorique anti-establishment, dénonçant la corruption, les privilèges de l'élite politique, et prônant un changement radical. Sa popularité a grandi rapidement, séduisant particulièrement la jeunesse sénégalaise désireuse de changement.
Le contexte politique sénégalais dans les années qui ont précédé les élections présidentielles de 2019 était marqué par la présidence de Macky Sall, qui avait accédé au pouvoir en 2012. À cette époque, le Sénégal était confronté à des défis économiques et sociaux, malgré des progrès dans divers secteurs. La question des ressources naturelles, en particulier les revenus du secteur pétrolier et gazier, était un enjeu majeur.
Macky Sall, bien que salué pour son programme "Plan Sénégal Émergent" visant à stimuler le développement économique, était également critiqué pour la gestion de ces ressources, suscitant des inquiétudes quant à la transparence et à la reddition des comptes. Les manifestations contre le coût élevé de la vie et les préoccupations liées à la corruption ont agité le pays.
Ousmane Sonko, un ancien membre de la majorité présidentielle, s'est progressivement détaché du gouvernement et a fondé son propre parti, Pastef les Patriotes. Son message anti-establishment a gagné du terrain, particulièrement parmi la jeunesse sénégalaise, et il est devenu une figure clé de l'opposition.
L'élection présidentielle de 2019 a été marquée par une campagne tendue, avec Sonko se positionnant comme un candidat du changement face à un Macky Sall cherchant à obtenir un second mandat.
Sur le plan sécuritaire régional, le Sahel faisait face à des défis considérables, notamment la menace terroriste. Des groupes comme Boko Haram et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) opéraient aux frontières du Sénégal, contribuant à une préoccupation sécuritaire croissante dans la région.
Accusé de liens avec la milice russe Wagner
La Force conjointe du G5 Sahel, composée de troupes du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, et de la Mauritanie, était déployée pour lutter contre ces menaces transfrontalières. Cependant, malgré ces efforts, la situation demeurait complexe avec une intensification des attaques terroristes.
Le Sénégal, bien qu'épargné par des attaques majeures, restait vigilant face à cette menace régionale. La stabilité politique du pays était donc étroitement liée à la stabilité de la région dans son ensemble.
Cependant, le portrait de Sonko est entaché par des allégations controversées. En 2021, des accusations ont émergé, affirmant que Sonko aurait des liens avec la milice russe Wagner, connue pour ses interventions controversées dans divers pays. Ces allégations ont été fortement contestées par Sonko, qui les a qualifiées de manœuvre politique visant à le discréditer.
Évoquant la croissante emprise du groupe russe Wagner dans divers pays voisins, tels que le Mali, Ousmane Sonko a exprimé son regret de constater leur célébration d'une "logique de substitution plutôt que de préservation de la souveraineté". Selon le principal opposant sénégalais, il s'oppose fermement à l'idée de "remplacer un partenariat considéré comme défavorable par un nouvel accord qui pourrait s'avérer encore plus préjudiciable".
Il est essentiel de souligner que les informations les plus récentes sur ces sujets devraient être consultées, car la situation politique et sécuritaire peut évoluer rapidement.
L'affaire a ajouté un élément inattendu à la campagne politique déjà tendue, suscitant des débats sur la véracité des allégations et l'influence étrangère présumée dans les affaires intérieures du Sénégal.
En parallèle, la France a perdu une grande partie de son influence en Afrique avec les coups d'État militaires. Cependant, l'expérience sénégalaise se distingue en maintenant le modèle de transfert pacifique du pouvoir et d'organisation d'élections régulières. La France entretient de bonnes relations avec le Sénégal et une coopération étroite, soutenant fermement la démocratie et cherchant à protéger le pays des coups d'État.
La tâche de la France est devenue plus difficile avec les tentatives d'expansion russe en Afrique. La Russie, se rapprochant des élections sénégalaises, soutient l'opposition, dont Sonko. Malgré les soupçons qui l'entourent, les liens étroits de Sonko avec la Russie et son hostilité déclarée envers les pays occidentaux pourraient isoler le Sénégal en cas de victoire.