Antony Blinken en tournée en Afrique : « Avec Wagner, au Burkina Faso et au Mali, la violence et l’extrémisme s’aggravent »
Relations avec les juntes militaires au pouvoir au Sahel, mercenaires russes de Wagner, partenariats économiques entre les États-Unis et le continent…
Relations avec les juntes militaires au pouvoir au Sahel, mercenaires russes de Wagner, partenariats économiques entre les États-Unis et le continent… Le chef de la diplomatie des Etats-Unis, en tournée sur le continent, a accordé un entretien en vidéo à Jeune Afrique et The Africa Report.
« Au Mali, au Burkina Faso, quand ils font appel – et quand d’autres font appel – à des forces extérieures comme Wagner pour essayer de répondre aux problèmes de sécurité, qu’est-ce que nous voyons ? Nous voyons que les problèmes deviennent encore plus graves, plus difficiles. Les violences, l’extrémisme, le terrorisme vont en s’aggravant dans les États qui ont fait appel à Wagner. » Ce constat, c’est Antony Blinken qui le dresse. Sécurité, économie, démocratie…
À Lagos, le chef de la diplomatie des Etats-Unis, en tournée sur le continent depuis le début de la semaine, a accordé un entretien en vidéo à Jeune Afrique et The Africa Report.
Tensions avec la Russie
Partout, Antony Blinken s’est fait le porte-voix de la « stratégie africaine » du président Joe Biden. « Nous mettons le paquet sur l’Afrique », a-t-il répété à chacune de ses étapes. Mais s’il vante volontiers les vertus du « partenariat » entre Washington et le continent sur le plan économique, notamment via le dispositif de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), Antony Blinken n’élude pas la guerre d’influence qui se joue entre la Russie et les puissances occidentales, en particulier en Afrique de l’Ouest.
Tout comme il met en garde les régimes de transition au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger, auxquels il enjoint d’écouter la Cedeao et « d’effectuer un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai très clair et très limité ».
Le chef de la diplomatie des Etats-Unis évoque également les relations de Washington avec Luanda, qui étaient particulièrement tendues à l’époque de José Eduardo dos Santos, selon Jeune Afrique.
D’après Antony Blinken, le président João Lourenço « voit très bien le poison que représente la corruption pour le développement et pour la création d’opportunités et il accomplit des pas très concrets pour la combattre ». Mais il insiste : « Il faut encore plus d’espace pour la société civile, pour les médias, qui, eux aussi, ont un rôle critique à jouer contre la corruption, pour pouvoir la mettre en lumière et la contrer ».