Arcachon : Qu'est-ce que le "norovirus" responsable de l'infection présumée d'huîtres ?
Les « norovirus » rendent malades près de 700 millions de personnes dans le monde chaque année
Une quarantaine de personnes, dont une vingtaine de pompiers, malades après un repas organisé le 9 décembre dernier à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. La récolte et la vente de moules, d’huîtres et de palourdes en provenance de l’étang de Thau interdites pour une durée indéterminée. Et aujourd’hui un coup dur pour les ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon. A quelques jours du Nouvel An, leurs huîtres ont été interdites à la vente après « plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives ». Des enquêtes de traçabilité sont en cours mais plusieurs signalements indiquent que ces huîtres « sont en cause », des analyses ayant confirmé la présence de « norovirus » dans des parcs du Bassin. Mais, au fait, qu’est-ce que le « norovirus » qui nous pourrit la vie en cette fin d’année ?
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Le « norovirus », c’est quoi ?
Le « norovirus » est le virus responsable de la gastro-entérite. Le « norovirus », sous toutes ses formes, fait environ 219.000 morts par an dans le monde, surtout dans les pays les moins développés, et représente un fardeau de 64 milliards de dollars, estime une étude publiée en 2021 dans la revue américaine Plos One.
Ce jeudi, l’agence Santé publique France (SPF) l’a bel et bien relevé, il y a une « hausse des passages aux urgences » en Gironde « pour symptômes gastro-intestinaux liés à une même origine alimentaire ». Le « norovirus » repéré dans la région provoque ainsi lui aussi une gastro-entérite, qui « se manifeste, après une période d’incubation variant de vingt-quatre à soixante-douze heures, par de la diarrhée et des vomissements qui peuvent s’accompagner de nausées, de douleurs abdominales et parfois de fièvre », explique encore SPF. Les symptômes durent généralement quelques jours, même si « la principale complication est la déshydratation aiguë, qui survient le plus souvent aux âges extrêmes de la vie ». Reste que si ces symptômes se présentent de manière disproportionnée, il ne faut pas hésiter à aller consulter son généraliste, rappelle le site conso.gouv.fr.
Selon la préfecture de Gironde, les symptômes relevés dans la région « sont bien ceux de la gastro-entérite aiguë et aucun cas grave n’est à déplorer à ce jour ». Une précédente étude, publiée en 2016 cette fois, estime, elle, que les « norovirus » rendent malades près de 700 millions de personnes dans le monde chaque année.
Comment le chope-t-on ?
Il n’existe pas encore d’antiviral ou de vaccin contre ce virus. La transmission se fait entre les humains mais ce virus peut aussi « être transmis par voie alimentaire par ingestion d’eau ou d’aliments, consommés crus ou peu cuits », explique Santé publique France sur son site internet. L’aliment peut, lui, être contaminé par la personne porteuse du virus qui l’aura préparé ou, toujours selon l’agence sanitaire, à la suite d’une « contamination à la production par contact avec des eaux souillées par des déjections ».
D’où vient ce « norovirus » qui aurait contaminé les eaux du Bassin ?
Les producteurs se disent « victimes de la saturation des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales » après de grosses intempéries à l’automne, qui engendre « des débordements dans le milieu naturel » contaminant les zones d’élevage. Pour l’ostréiculteur Thierry Lafon, le problème est connu depuis longtemps : « on a un réseau d’assainissement très convenable mais la gestion des eaux pluviales est lamentable. » « On a eu des pluies importantes pendant un mois et demi, les nappes affleurent et quelques centimètres d’eau sur la chaussée suffisent à envahir le système d’assainissement. Les canalisations n’ont plus la capacité de faire passer tout ce flux et ça déborde », détaille le producteur à Gujan Mestras.
« Au bout du bout, vous pouvez avoir des mélanges d’eaux usées et pluviales qui ruissellent dans le milieu naturel, confirme une responsable du Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon, gestionnaire des réseaux. On travaille sur le sujet (…) pour améliorer la protection du territoire face aux intempéries. » Rapporte 20 Minutes