Belgique : La délégation ministérielle belge en route vers la COP 27
La COP 27 commence ce dimanche, à Charm el-Cheikh, en Égypte, sur les rivages de la mer Rouge.
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La Belgique y envoie une délégation de 125 personnes. Ce nombre a fait un peu polémique, mais la délégation belge se compose non seulement de politiques ou fonctionnaires mais aussi d’associations non-gouvernementales, de représentants d’entreprises ou du monde du travail. La représentation belge n’est pas plus importante que lors des conférences climatiques précédentes. 30.000 personnes feront officiellement le déplacement de Charm el-Cheikh, selon rtbf.
La délégation ministérielle belge comportera outre le Premier ministre Alexander De Croo, la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR), les ministres fédérales du Climat Zakia Katthabi (Écolo), de l'Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) et le ministre wallon du Climat, Philippe Henry (Écolo).
Les ambitions
Comme le soulignait, le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele, la COP représente "l’occasion de taper sur le clou pour toute une série de sujets, pour que le climat soit protégé et que les dégâts soient moins importants." La conférence annuelle sur le Climat, "C’est à la fois trop lent et à la fois indispensable", explique le professeur à l’UCLouvain. "Parce que s’il n’y avait pas ce rendez-vous annuel où tout le monde confronte ses efforts à ceux des autres, je pense que les choses avanceraient encore moins vite." Mais il précise : "C’est aussi sur le terrain que les choses se décident, et pas seulement aux COP. Il ne faut pas s’imaginer que les COP vont régler tous les problèmes."
Les autorités belges s’inscrivent dès lors dans un cadre européen. Le 24 octobre, un sommet européen a arrêté la position que l’ensemble des pays de l’Union défendront lors de cette COP27. Le gouvernement fédéral belge, via notamment sa ministre du Climat et de l’Environnement, Zakia Khattabi souhaite attirer davantage l’attention sur trois points.
"La crise énergétique actuelle ne doit pas servir d’excuse pour geler ou affaiblir notre ambition climatique. Une transition réfléchie et équitable vers une société neutre sur le plan climatique pourrait bien nous rendre plus résistants aux chocs du marché de l’énergie."
Et Zakia Khattabi de poursuivre, "les conséquences désastreuses de la crise climatique se font déjà sentir dans toutes les régions du monde. Ce n’est pas le moment de remettre en question notre ambition climatique". Il faudra aller plus loin que la réduction prévue de 55% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’ici à 2030, par rapport à 1990.
Les moyens
Mais la Belgique, comme les autres pays de l’UE, a-t-elle les moyens de ses ambitions, pour aller au-delà des simples déclarations d’intention ?
Ainsi, le CNCD rappelle que lors de cette COP 27, "les pays développés seront sommés de réaffirmer leur soutien financier aux pays en développement, en particulier les plus vulnérables aux impacts climatiques." En effet les pays développés s’étaient engagés à débloquer 100 milliards de dollars par an dès 2020 pour soutenir les pays en voie de développement vers la transition énergétique ; ce chiffre n’a pas été atteint.
Selon l' OCDE, seulement 83,3 milliards de dollars ont été dégagés en 2020. "Ces chiffres sont contestés par Oxfam International, qui, dans son rapport bisannuel d’évaluation des financements climat, estime que les montants atteints en 2020 oscilleraient entre 21 et 24 milliards de dollars seulement", insiste le CNCD.