Blé et lait en poudre continuent de tirer les prix alimentaires mondiaux (FAO)
Si les prix du riz sont restés stables, ceux du blé ont atteint leur plus haut niveau depuis mai 2011.
Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont encore progressé en novembre, pour le quatrième mois consécutif, portés par une forte demande en blé et en produits laitiers, a annoncé jeudi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
L'indice FAO des prix alimentaires augmente un peu moins vite, progressant de 1,2% par rapport à octobre, mais s'établit à 134,4 points, soit son niveau le plus haut depuis juin 2011, indique l'organisation dans un communiqué.
L'indicateur, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, continue à se rapprocher de son niveau record (137,6 points), enregistré en février 2011.
Lait en poudre, beurre et pain sont largement responsables de la hausse globale observée en novembre, qui découle elle-même de la forte demande mondiale et des cours très élevés des matières premières agricoles, blé en tête.
L'indice FAO des prix des produits laitiers a crû de 3,4% par rapport au mois précédent, les acheteurs ayant cherché "à s'assurer un approvisionnement à court terme en prévision du resserrement des marchés", et celui des céréales de 3,1%, selon la FAO.
"Cette hausse est due à l'importance de la demande associée à la faiblesse de l'offre, en particulier pour ce qui est du blé de qualité supérieure, ainsi qu'à des craintes liées aux pluies intempestives en Australie et à l'incertitude concernant la possible modification des mesures d'exportation de la Fédération de Russie", analyse la FAO.
Le prix du sucre a lui aussi augmenté, avec un indice plus élevé de 1,4% par rapport à octobre et de près de 40% par rapport à novembre 2020: une poussée principalement expliquée par "la hausse des prix de l'éthanol, bien que des envois importants en provenance d'Inde et des perspectives favorables concernant les exportations de sucre de Thaïlande aient atténué la pression à la hausse sur les cours".
En revanche, le prix des huiles végétales, qui avait bondi le mois dernier, était en léger repli de 0,3%, après la baisse des cours des huiles de soja et de colza ainsi que du pétrole.
L'indice FAO des prix de la viande a baissé de 0,9% en novembre, soit sa quatrième baisse mensuelle consécutive, notamment "sous l'effet de la diminution des achats de viande de porc en Chine" et de "l'accroissement des disponibilités exportables en Australie" pour les ovins.
- Insécurité alimentaire en Afrique -
La FAO confirme par ailleurs qu'elle s'attend à une production record de céréales, qui "devrait approvisionner suffisamment les marchés".
La production céréalière mondiale devrait s'établir à 2,791 milliards de tonnes en 2021, soit un volume supérieur de 0,7% à celui de l'année précédente, selon le bulletin mensuel sur l'offre et la demande de céréales publié jeudi par l'organisation.
Par rapport à 2020, "il est prévu que la production mondiale de céréales secondaires et de riz augmente, de 1,4 et 0,9% respectivement, tandis que la production de blé devrait diminuer de 1%".
L'organisation relève que la production végétale devrait par contre diminuer dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier, et considère que 44 pays dans le monde, dont 33 en Afrique, ont besoin d'une aide alimentaire externe.
"Les conflits et la sécheresse aggravent l'insécurité alimentaire dans plusieurs régions du monde, en particulier en Afrique de l'Est et de l'Ouest", explique l'Organisation dans son dernier rapport sur les "Perspectives de récolte et situation alimentaire", également paru aujourd'hui.