Burkina Faso : les autorités révèlent des « éléments de preuves » concernant la récente tentative de déstabilisation
Ce dimanche soir, les autorités burkinabè ont présenté ce qu'elles qualifient d'« éléments de preuves » en lien avec une tentative de déstabilisation qu'elles avaient signalée lundi.
Selon elles, cette affaire implique plusieurs personnalités connues pour leurs critiques à l'égard de la junte.
La télévision publique a diffusé une vidéo de repentir de trois hommes, dont celui qui a été présenté comme le chef des conjurés, le commandant Ahmed Kinda. Une vidéo posthume puisque l'ancien patron des forces spéciales a été tué alors qu'il tentait d'échapper aux enquêteurs, avait affirmé le ministère de la Sécurité.
Face caméra, l'ancien patron des forces spéciales, entouré par deux complices, dit avoir été interpellé à une gare routière à Niamey le 30 aout 2024, alors qu’il attendait deux personnes censées lui présenter les caches d’armes.
Ne les voyant pas arriver, il aurait informé le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, ex-putschiste en exil à Lomé, le lieutenant-colonel Romeo Ouoba, et le journaliste Abdoulaye Barry. C’est d’ailleurs via ce dernier que le journaliste Serge Mathurin Adou lui a trouvé une chambre d’hôtel pour la nuit à Niamey. Ahmed Kinda explique comment l’opération a été planifiée, et avec quelles ressources humaines et matériels : il affirme avoir demandé 150 hommes, de l’armement et du matériel de communication.
« Nous avons fait appel à des mercenaires à travers Abdoulaye Barry. Ce sont des Centrafricains », soutient-il. Pour l’armement, des fusils AK-47 pour chacun, 10 mitrailleuses lourdes PKM, 10 lance-roquettes RPG-7, et 4 mortiers. « Dès lors que le jeune m’aurait indiqué où se trouvaient les hommes, et le matériel, j’allais faire une ré-articulation et on allait se mettre en mouvement », conclut celui qui selon le ministre de la Sécurité a été tué alors qu'il tentait de s'échapper, au moment où il devait montrer le site de ces caches d'armes, selon RFI.