Canal+ sanctionné pour licenciement «abusif »
Les prud'hommmes ont condamné Canal+ pour le «licenciement sans cause réelle et sérieuse» de son ancien commentateur vedette Stéphane Guy qui va toutefois faire appel pour obtenir l'annulation de son limogeage, a annoncé son avocat à l'AFP .
Selon une copie du jugement du conseil de prud'hommes de Paris, prononcé le 29 août et consulté mardi par l'AFP, la chaîne cryptée a été condamnée à lui verser un peu plus de 260.000 euros de dommages et intérêts qui ne seront pas versés avant la décision en appel.
Voix phare du football français, Stéphane Guy avait appris son licenciement la veille de Noël 2020, au terme de 23 ans chez Canal+, pour avoir apporté son soutien à l'humoriste Sébastien Thoen, lui-même renvoyé pour une parodie visant CNews, la chaîne info du groupe.
Stéphane Guy avait rendu hommage à l'antenne à son «ami» qui, selon lui, n'avait pas eu «la sortie qu'il aurait méritée». Des propos «fautifs» car visant à «dénigrer publiquement» son employeur, selon Canal+, cité dans le jugement. Le conseil a tranché: pour lui, «les motifs invoqués au titre du licenciement n'apparaissent pas comme suffisamment sérieux», mais «l'atteinte à la liberté d'expression» invoquée par Stéphane Guy, censée entraîner la nullité de son licenciement, n'est pas démontrée.
Le journaliste, qui réclame sa réintégration à Canal+, n'est «pas déçu mais partiellement satisfait», a déclaré à l'AFP son avocat, Olivier Khatchikian, estimant que «le conseil n'a pas complètement tiré les conclusions de ce qu'il a lui-même relevé». «Dès lors que le conseil a reconnu que les propos (de Stéphane Guy) n'étaient pas diffamatoires et de nature à justifier son licenciement, la conséquence logique était qu'il y a une violation de la liberté d'expression, laquelle entraîne la nullité du licenciement», a estimé l'avocat.
Sollicitée par l'AFP, Canal+ n'a pas souhaité commenter selon Le Figaro .