Cannes 2023: «Kadib Abyad», la Marocaine Asmae El Moudir veut déballer toute la vérité
« Kadib Abyad » (« La mère de tous les mensonges ») est un film avec un dispositif cinématographique unique pour aborder les ombres du passé, de la grand-mère « dictatrice », jusqu’aux émeutes du pain à Casablanca, en juin 1981.
La réalisatrice marocaine Asmae El Moudir vient de remporter le prix de la Mise en scène dans la prestigieuse section Un certain regard de la sélection officielle du Festival de Cannes, rapporte RFI.
Comment percer les secrets de famille ? Quand Asmae El Moudir aide ses parents à déménager de leur maison familiale à Casablanca, elle tombe sur une photo qui va enclencher une enquête.
La réalisatrice construit ses personnages en figurines et son quartier en miniature pour déconstruire des décennies de mensonges.
Ainsi, elle réussit à faire dialoguer les membres de sa famille. Entretien.
RFI : Qu’est-ce que signifie Kadib Abyad, le titre original de votre film La mère de tous les mensonges ?
Asmae El Moudir : Cela signifie « mensonge blanc » et en français « La mère de tous les mensonges ». Depuis mes courts métrages, j’aime bien d’avoir ce décalage entre le titre original et sa traduction, pour ne pas tomber sur la traduction directe.
J’aime bien que le nom arabe corresponde à la culture arabe et le nom français correspond à la belle littérature française.
En français, il y a l’expression « La mère de tous les mensonges », mais dans le film, il y a aussi la mère et la grand-mère.