Changement climatique : en France, les forêts en dégradation sans cesse
En France, les forêts sont confrontées à un double phénomène. D'un côté, leur surface ne cesse d'augmenter depuis le XXe siècle sous l'effet de la poussée du bois.
De l'autre côté, les arbres affichent une santé déclinante en raison du changement climatique, rapporte Geo.fr.
Voici le sombre portrait dressé ce jeudi 12 octobre par l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) dans son inventaire national forestier de 2023.
Si la situation est moins dramatique que par rapport à l'année 2022, une année exceptionnelle marquée par de violents incendies dans le Sud-Ouest, les données récoltées par l'IGN s'avèrent particulièrement alarmantes.
Elles traduisent des tendances de fond sur la lente disparition des arbres et leur moindre résilience à absorber les rejets de gaz à effet de serre (CO2) engendrés par l'activité humaine.
Perte de croissance, disparition...
L'augmentation des sécheresses et la profusion des bioagresseurs, aussi baptisés "ennemis des cultures", provoquent une mortalité accrue des arbres.
Ainsi, la surface arboricole a perdu 13,1 millions de mètres cube par an en près d'une décennie, soit une augmentation de 80 % par rapport à la décennie précédente, de 2005 à 2013 (7,4 Mm3/an). Sans surprise, les surfaces perdues correspondent aux zones affectées par les incendies au cours des 35 dernières années.
Comme pour tout être vivant malade, la croissance en pâtit. Au cours de la dernière décennie (87,8 Mm3/an), la croissance des arbres est en baisse de 4 % par rapport à la décennie précédente (91,5 Mm3/an).
Les épisodes caniculaires, doublés de saisons troublées par le réchauffement climatique, font le lit des insectes parasites et des champignons. Face à ces bioagresseurs, l'immunité des arbres décroît.
Un ralentissement de la croissance du puits
C'est notamment le cas de l'épicéa commun, une espèce présente dans les zones climatiques continentales, comme dans le Jura, les Vosges et les Alpes du Nord. Depuis cinq ans, sa situation s'avère particulièrement préoccupante.
L'IGN rappelle la crise des scolytes, des coléoptères parasites, particulièrement voraces, qui a frappé l'espèce. C'est d'ailleurs ce petit insecte qui est l'un des principaux responsables du ralentissement du puits de carbone.