COP28 : les aides financières aux pays du Sud, un sujet crucial
Jeudi 5 octobre a eu lieu la seconde reconstitution du plus grand fonds mondial pour le climat.
Les pays en développement attendent que les Etats les plus riches tiennent leurs promesses en matière financière, un point de crispation potentiellement bloquant pour avancer sur d’autres dossiers à la COP28, rapporte Le Monde.
Alors que l’année 2023 et ses anomalies de températures affolent les scientifiques, la diplomatie climatique continue d’avancer, rendez-vous après rendez-vous, vers la 28e Conférence des parties (COP28) qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats arabes unis, entre le 30 novembre et le 12 décembre.
Jeudi 5 octobre, la ville de Bonn en Allemagne a accueilli une réunion importante pour faire bilan de la seconde « reconstitution » du Green Climate Fund (GCF), le plus grand fonds mondial pour le climat, engagé sur 200 projets.
Dix gouvernements y ont annoncé de nouvelles aides. Cela porte à vingt-cinq le nombre d’Etats qui ont participé pour un total de dons et de promesses de 9,3 milliards de dollars (8,8 milliards d’euros) supplémentaires, le montant actuel du fonds étant de 17 milliards de dollars. Cinq pays sont encore attendus, notamment les Etats-Unis plongés en plein brouillard budgétaire.
Ces efforts sont observés de près par les pays en développement qui espèrent des gestes plus conséquents. Le sujet est crucial car la question des financements reste un point de crispation potentiellement bloquant pour avancer sur d’autres dossiers, notamment celui de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre ou la sortie des énergies fossiles.
« La reconstitution du Green Climate Fund est le strict minimum », a déclaré, jeudi, Ken Ofori-Atta, ministre des finances du Ghana et président du V20, un groupe réunissant les pays les plus vulnérables au changement climatique, avant de réclamer d’« augmenter le financement climatique.
Cela est nécessaire si nous voulons transformer nos économies, faire face à l’escalade des niveaux d’endettement, accroître notre capacité d’adaptation et notre résilience climatique ».
Histoire de marquer les esprits, l’Allemagne et la France avaient préféré dévoiler le nouveau montant de leur contribution pendant le Sommet pour l’ambition climatique organisée par les Nations unies, le 20 septembre. Berlin avait ajouté 2,2 milliards de dollars (+ 33 %) et Paris 1,74 milliard de dollars (+ 4 %).
« La France soutient également l’élargissement de la base des donateurs à un plus grand nombre de pays, notamment aux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre », avait alors expliqué le ministère de l’économie. Une façon de mettre la pression sur les pays pétroliers ou la Chine.