Chute d'Al-Assad : L'Europe réagit

Les Européens ont salué la victoire impressionnante des groupes rebelles dans la guerre civile syrienne, mettant en évidence la faiblesse des soutiens russe et iranien au régime de Bachar-al Assad, tout en exprimant des préoccupations quant à ce qui pourr
Les rebelles dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC, Organisation de libération du Levant) ont pris le contrôle de villes stratégiques en Syrie et ont affirmé avoir renversé le président Bachar al-Assad après la prise de contrôle de Damas, dimanche 8 décembre, libérant des détenus longtemps emprisonnés.
Selon des agences de presse russes citant une source au Kremlin, le dirigeant syrien Bachar al-Assad et sa famille se seraient réfugiés à Moscou. Cette source a déclaré : "Assad et sa famille sont arrivés à Moscou. La Russie, par des considérations humanitaires, leur a accordé l'asile."
Ce renversement de régime met fin à des décennies de domination autocratique de la famille al-Assad, suite à plus de 13 ans de guerre civile ayant coûté la vie à plus d'un demi-million de personnes.
Le groupe militant sunnite Hayat Tahrir al-Cham a proclamé dans un communiqué télévisé que Damas avait été "libérée" et que "le tyran Bachar al-Assad avait été renversé".
Kaja Kallas, Haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a réagi en affirmant que la fin de la dictature al-Assad était "un développement positif et attendu depuis longtemps". Elle a également souligné la faiblesse des soutiens d'al-Assad, la Russie et l'Iran.
Elle a ajouté que "notre priorité est d'assurer la sécurité dans la région" et qu'elle était en "contact étroit" avec les ministres de la région. Kallas a souligné que "le processus de reconstruction de la Syrie sera long et compliqué, et toutes les parties doivent être prêtes à s'engager".
Le président du Conseil européen, António Costa, a déclaré que la fin du régime syrien offrait "une nouvelle opportunité de liberté et de paix pour tout le peuple syrien", soulignant que cela serait "crucial pour la stabilité plus large de la région".
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a affirmé que "l'Europe est prête à soutenir la préservation de l'unité nationale et la reconstruction d'un État syrien protégeant toutes les minorités".
En France, le président Emmanuel Macron a noté que "l'État de barbarie est tombé", ajoutant que la France resterait engagée pour la sécurité de tous au Proche-Orient. Le ministère des Affaires étrangères français a également appelé les Syriens à "rejeter toutes les formes d'extrémisme".
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a qualifié la chute du régime de "grand soulagement" pour des millions de Syriens, tout en avertissant que le pays ne devait pas tomber "entre les mains d'autres radicaux".
José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a exprimé l'espoir qu'il n'y aurait pas de "balkanisation" de la Syrie et a souligné l'importance de la préservation de l'intégrité territoriale du pays.
Simon Harris, Premier ministre irlandais, a souligné que la protection des civils en Syrie était "primordiale" et a appelé à une "transition pacifique ainsi qu'à des élections libres et équitables".
Maria Stenergard, ministre suédoise des Affaires étrangères, a mis en garde qu'il était encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les implications à long terme de ces événements.
Gabrielius Landsbergis, ministre lituanien des Affaires étrangères, a commenté en affirmant que l'exemple syrien montrait que la Russie "peut être mise à la porte".
En réponse à ces développements, le ministère russe des Affaires étrangères a mis ses bases militaires en Syrie en état d'alerte, tout en appelant à l'abstention de toute violence de la part de toutes les parties et en soulignant son engagement à la recherche d'une résolution pacifique.