Abou Mohammad al-Jolani, un pragmatique radical : portrait du leader rebelle en Syrie

À la tête de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani, 42 ans, a bouleversé la donne en Syrie. À la tête de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani, 42 ans, a bouleversé la donne en Syrie.
Ce dimanche 8 décembre, son groupe a pris le contrôle de la capitale Damas, provoquant la fuite du président Bachar al-Assad après 24 ans au pouvoir. Cette conquête éclair marque un tournant dans la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011.
Une mission accomplie
Ancien affilié à Al-Qaïda, Jolani avait fait de la chute d’Assad son objectif principal. L’entrée des forces rebelles dans Damas a été suivie par la proclamation d’une « ville libre », marquant un succès inédit pour HTS, toujours classé comme organisation terroriste par les chancelleries occidentales.
Une transformation d’image
Connu pour son apparence imposante – grande taille, barbe noire et regard perçant – Jolani a abandonné son turban djihadiste pour adopter un uniforme militaire ou même un costume civil.
Cette évolution reflète sa volonté de projeter une image plus modérée, une stratégie amorcée depuis sa rupture avec Al-Qaïda en 2016.
Entre radicalité et pragmatisme
Malgré ses efforts pour lisser son image, les analystes restent sceptiques. « C’est un radical pragmatique », analyse Thomas Pierret, expert de l’islamisme en Syrie.
Selon le chercheur du CNRS, Jolani a su ajuster son discours, passant d’une radicalité extrême en 2014 à une posture plus mesurée pour consolider son pouvoir face à d’autres factions, comme l’État islamique.
Cette ascension fulgurante soulève de nouvelles interrogations sur l’avenir de la Syrie et les ambitions de Jolani sur le plan régional.