Climat : Des îles bientôt inhabitables à cause du changement climatique
Environ un million de personnes vivent sur les îles coralliennes telles que les Maldives, Tuvalu, Kiribati et les îles Marshall.
Ces îles ont une élévation de seulement quelques mètres, ce qui les rend parmi les endroits les plus vulnérables aux risques d'élévation du niveau de la mer en raison du changement climatique. En effet, cinq îles inhabitées des îles Salomon ont déjà disparu sous les vagues le siècle dernier.
Ces quatre îles ont la plus grande proportion de terres exposées au danger car elles sont des îles coralliennes et manquent d'élévation suffisante pour se réfugier, contrairement à d'autres petites îles qui possèdent davantage de terres élevées disponibles pour se réfugier, selon le site scientifique "Live Science".
Quant aux îles qui seront sous l'eau et inhabitables à court terme en raison du changement climatique, il est impossible de répondre à cette question.
Les scientifiques ne disposent pas de données précises sur l'élévation de nombreuses de ces îles éloignées, et même s'ils disposaient de données précises, ces informations ne permettent pas de prédire quand elles seront submergées.
Selon Jérôme Gosset, chercheur au Forum mondial sur le climat, les îles coralliennes sont extrêmement dynamiques et ont la capacité de changer de forme, d'élévation et de fusionner rapidement, ce qui rend difficile de prédire leur submersion imminente.
La disparition n'est pas le seul indicateur rendant un endroit inhabitable. Lorsque les vagues déferlent sur les îles basses, elles contaminent les eaux souterraines douces avec le sel.
L'élévation du niveau de la mer entraîne également des inondations récurrentes, et les eaux souterraines ne peuvent pas récupérer des inondations quotidiennes, voire annuelles, ce qui entraîne la mort des arbres fruitiers, rendant nécessaire l'importation d'eau.
À cet égard, une étude publiée en 2018 dans la prestigieuse revue "Science Advances" a analysé les inondations à Roi-Namur dans les îles Marshall.
Elle a prédit que la plupart des îles coralliennes n'auront pas d'eau potable d'ici les années 2060 (si les objectifs mondiaux en matière de climat ne sont pas atteints) ou d'ici les années 2030 si les calottes glaciaires s'effondrent dans le "pire scénario" du changement climatique. Des milliers de personnes ont déjà migré des îles Marshall et de Mondo Laamu Atoll aux Maldives.
Il convient de mentionner qu'en 2004, les inondations ont détruit les îles de Mundoo et Kalhehoo aux Maldives. Le gouvernement a déclaré que les deux îles seraient inhabitées depuis lors.
Malgré les difficultés, les communautés insulaires s'efforcent de s'adapter aux défis posés par le changement climatique. L'île de Mundoo a vu le retour de ses habitants malgré la déclaration du gouvernement selon laquelle elle était inhabitable. Cet exemple met en évidence la résilience des habitants des îles et leur volonté de faire face aux difficultés.
Il est également important de noter que du sable peut se développer dans de telles îles coralliennes, comme l'a révélé une étude de 2018 sur l'île de Maadhoo aux Maldives. Cependant, les îles reçoivent un apport de sable frais des récifs coralliens.
Cependant, le réchauffement climatique tue les récifs coralliens. Lorsque la température augmente de 3,6 degrés Fahrenheit (2 degrés Celsius), 99 % des récifs coralliens meurent.
À une température de 2,7 degrés Fahrenheit (1,5 degré Celsius), certains récifs coralliens subsistent. Ainsi, la santé des récifs coralliens déterminera quelles îles pourront résister à la montée des eaux.
Funafuti, la capitale de Tuvalu, abrite environ 4 000 personnes. D'ici 2100, 95 % de l'île pourrait être submergée pendant les marées hautes. Des mesures d'adaptation sont mises en place dans ces îles, telles que la construction de digues, la plantation de mangroves pour protéger les côtes, la collecte de l'eau de pluie et l'utilisation de techniques d'agriculture résilientes.
Cependant, ces mesures ne fournissent qu'une solution à court terme et ne peuvent pas inverser le processus de montée des eaux à long terme.
La question de savoir si ces îles seront totalement inhabitées à l'avenir dépendra de nombreux facteurs, notamment l'ampleur du changement climatique, les mesures prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les efforts d'adaptation et d'atténuation déployés, ainsi que les décisions prises par les communautés locales et les gouvernements concernant la résilience et la migration.
Il est probable que certaines îles coralliennes devront être abandonnées à un moment donné, tandis que d'autres pourraient être en mesure de maintenir une population réduite grâce à des mesures d'adaptation.
Il est essentiel de mettre en œuvre des actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique afin de prévenir davantage de dégradations et de perturbations des îles coralliennes et d'autres écosystèmes vulnérables.
De plus, la communauté internationale doit travailler ensemble pour soutenir les communautés insulaires en développant des stratégies d'adaptation et en fournissant une assistance technique et financière pour faire face aux défis du changement climatique.