Climat: les rivières chaudes… la guerre à Gaza entravera-t-elle les efforts visant à les refroidir ?
L'exposition aux radiations des ondes courtes concentrées pendant les périodes chaudes et sèches peut être le principal facteur contribuant à l'augmentation des températures des cours d'eau.
Cela s'ajoute à la baisse des niveaux et des volumes d'eau ainsi qu'à la diminution des débits.
Les changements climatiques ont laissé leur empreinte destructrice sur le climat, l'agriculture et l'environnement. Une nouvelle étude britannique dirigée par l'Université de Birmingham en collaboration avec l'Université de Nottingham et l'Autorité maritime du gouvernement écossais met en garde contre l'extension de ces impacts aux rivières, ce qui constitue un nouveau défi pour les dirigeants mondiaux qui se réuniront lors du sommet climatique "COP 28" à la fin du mois prochain aux Émirats arabes unis.
La nouvelle étude, publiée dans la revue "Hydrological Processes", révèle qu'avec l'augmentation de la température de la planète due aux changements climatiques, la sécheresse devient plus fréquente et intense, ce qui entraîne le réchauffement des rivières et crée d'importants défis.
Ces conclusions sont publiées quelques semaines avant le sommet attendu, qui se déroulera dans un contexte de tensions géopolitiques sans précédent déclenchées par la guerre en cours dans la bande de Gaza.
Trois mécanismes clés ont été identifiés par les scientifiques comme contribuant à l'augmentation de la température des cours d'eau pendant les périodes de sécheresse.
Il s'agit d'un déséquilibre dans le bilan énergétique, c'est-à-dire un déséquilibre entre la chaleur reçue par les cours d'eau et celle qu'ils perdent dans l'espace, des effets du milieu physique (ombrage et formes des canaux fluviaux qui régulent les flux d'eau) et les contributions des différentes sources d'eau, où les eaux souterraines ont tendance à refroidir les rivières en été.
L'étude met en évidence que l'exposition aux radiations des ondes courtes concentrées pendant les périodes chaudes et sèches est susceptible d'être le principal facteur contribuant à l'augmentation des températures des cours d'eau, en plus de la baisse des niveaux et des volumes d'eau ainsi que de la diminution des débits, ce qui entraîne un réchauffement de l'eau plus rapide.
David Hannah, professeur d'hydrologie à l'Université de Birmingham, déclare dans un rapport publié sur le site officiel de l'université : "Les conditions de sécheresse coïncident souvent avec une augmentation des températures atmosphériques, et ces tendances deviendront plus intenses et fréquentes avec les changements climatiques, ce qui aura de grandes répercussions sur les températures des cours d'eau en raison d'une combinaison de rayonnement solaire concentré et de réductions des flux d'eau."
Cependant, Hannah souligne que "certains efforts de gestion tels que l'agriculture le long des rives des rivières et les initiatives de restauration de ces cours d'eau, y compris la réinstallation des formes de canaux naturels et la reconnexion des eaux souterraines, peuvent contribuer à compenser les températures élevées pendant les périodes de sécheresse si les interventions sont bien ciblées".
L'impact de la guerre de Gaza
Les espoirs de Khamees pourraient se heurter à une situation géopolitique tendue résultant de la guerre de Gaza, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les résultats du sommet sur le climat aux Émirats arabes unis. Khamees déclare : "Il ne fait aucun doute que de tels conflits auront un impact sur la capacité des nations et la volonté des pays de passer à une économie verte."
Il ajoute : "Ce que je crains, c'est qu'avec la croissance continue de la population mondiale, nous nous éloignions de la zone de sécurité des processus naturels de la Terre. Par conséquent, malgré ces tensions, le moment actuel est crucial pour prendre des décisions décisives, et j'espère que les dirigeants mondiaux n'utiliseront pas la situation géopolitique actuelle comme excuse pour l'inaction, car nous n'avons plus de temps à perdre."
Ce que Khamees espère voir se réaliser est considéré par Majdi Al-Am, Secrétaire général de l'Union des experts de l'environnement arabes, comme peu probable. Il déclare dans une interview téléphonique à Al Jazeera : "Malgré l'importance du problème et de ses impacts, les sommets sur le climat sont toujours influencés par la politique, comme cela a été le cas lors du sommet de la COP 27 à Charm el-Cheikh en Égypte, et cela deviendra plus évident lors de la COP 28 aux Émirats arabes unis."
Il explique que "la guerre russo-ukrainienne et les perturbations qu'elle a causées sur les marchés mondiaux de l'énergie ont empêché l'adoption d'une transition progressive hors des combustibles fossiles lors de la COP 27, et la situation sera encore plus difficile lors de la COP 28, car on s'attend à ce que cette guerre ait des effets plus puissants et plus graves sur le marché de l'énergie."
Il ajoute que "la division mondiale qui s'est manifestée à travers les positions des pays envers la guerre se reflétera également lors du sommet sur le climat, il n'est donc pas prévu d'atteindre ce que certains experts de l'environnement attendent de lui."