Colère des agriculteurs : Conflit entre les éleveurs de Haute-Saône et lactalis
Dans un bras de fer économique qui prend des allures de guerre, plusieurs éleveurs de Haute-Saône ont pris des mesures drastiques contre le géant agro-alimentaire Lactalis.
Leur grief : les prix jugés dérisoires proposés par la société pour l’achat de leur lait.
La tension est montée d’un cran mardi soir près de Vesoul, quand une trentaine d’agriculteurs ont mené une « action coup de poing » pour dénoncer ce qu’ils considèrent être un « faible prix d’achat » du lait par Lactalis. Rapporte Le Figaro.
« L’objectif est de faire revenir Lactalis à la table des négociations pour qu’ils discutent du prix du lait avec les producteurs », a expliqué Xavier Jarrot, éleveur laitier et administrateur à la FNPL.
Les éleveurs déplorent que Lactalis ait annoncé un prix de 405 euros les 1000 litres pour les deux premiers mois de l’année, loin des 440 euros payés par les autres laiteries du département.
« C’est le plus gros acteur de la filière, mais c’est le moins bon élève, c’est lui qui paie le moins bien », a souligné Xavier Jarrot.
La confrontation a atteint son paroxysme lorsque vers 23 heures ce mardi 20 février, les agriculteurs ont bloqué un camion-citerne Lactalis pour en extraire le lait afin de le redistribuer aux éleveurs locaux « pour nourrir les veaux ».
Cette action radicale reflète le désarroi des producteurs face à ce qu’ils considèrent comme une injustice économique.
Les éleveurs accusent Lactalis de ne pas jouer le jeu malgré sa position de leader dans l’industrie laitière.
« Lactalis trouve toujours des arguments pour ne pas payer le lait au prix », a regretté Michaël Muhlematter, président de la FDPL du département. Pour lui, le comportement de Lactalis est inacceptable alors que « la discussion est beaucoup plus saine avec les petits groupes coopératifs ».
Ce conflit intervient dans un contexte déjà tendu pour Lactalis. Le groupe, présidé par Emmanuel Besnier, fait l’objet d’une enquête du parquet national financier pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale, portant sur les années 2009-2020.
Ces événements soulignent les défis auxquels l’industrie laitière française est confrontée, mettant en lumière les inégalités persistantes entre les producteurs et les grands acteurs du marché.