Contraventions en série : la colère des soignants du CHU de Nice
Au CHU de Nice, la tension est montée d’un cran après qu’une vingtaine de procès-verbaux ont été dressés en trois jours à l’encontre des soignants.
Les infractions, constatées grâce à une caméra de vidéosurveillance, visent principalement des infirmières du service des urgences qui, pour quitter le parking du personnel plus rapidement après leur service, ont coupé une ligne blanche interdite.
Des PV en cascade et une pratique tolérée depuis des années
Depuis des années, les soignants ont pris l’habitude de franchir cette ligne blanche pour éviter les embouteillages matinaux sur la voie romaine. Une solution informelle qui leur permet de gagner un temps précieux après des gardes souvent épuisantes.
« On sait que c’est interdit, mais cela nous permet de sortir plus vite quand on est fatigués après une nuit entière de travail », explique une infirmière des urgences de Pasteur 2. Elle-même a écopé de deux amendes totalisant 180 euros si réglées rapidement. « Une collègue, elle, a carrément perdu son permis », ajoute-t-elle.
Une vague de sanctions inattendues
Entre le 14 et le 16 décembre 2024, les contraventions se sont multipliées : au moins vingt infractions ont été relevées dans une courte tranche horaire, entre 7 h 25 et 8 h. Michel Fuentes, secrétaire général du syndicat Force ouvrière, dénonce cette « pluie de PV » dressée par un seul policier municipal.
« Cela fait neuf ans que cette pratique existe sans qu’aucun avertissement ne soit donné. Aujourd’hui, on a l’impression qu’un agent s’acharne spécifiquement sur le personnel de nuit, et ce, sans considération pour leur engagement quotidien », critique-t-il.
Le soutien des syndicats et une interpellation des autorités
Face à la grogne des soignants, le syndicat a saisi le conseil de surveillance de l’hôpital ainsi que le maire de Nice, Christian Estrosi, pour demander des explications. « Ces sanctions sont incompréhensibles et injustes, surtout à une période où les soignants se battent jour et nuit pour répondre aux besoins de la population pendant les fêtes », déclare amèrement une infirmière.
Cette affaire soulève des questions sur la tolérance et la reconnaissance des conditions de travail difficiles des soignants. À l’approche de la nouvelle année, l’incident pourrait devenir un symbole du mal-être grandissant dans le secteur hospitalier.