Les négociateurs du climat dans une course avec le temps, le monde enregistre des températures extrêmes
L'année 2023 enregistrera les températures les plus élevées de l'histoire, tandis que les négociations chauffent mercredi lors de la COP28 dans une tentative de faire des progrès sur la question des combustibles fossiles, la question la plus controversée.
On s'attend à ce qu'une nouvelle version du texte en discussion soit publiée à Dubaï dans le but d'aboutir à un accord, théoriquement d'ici le 12 décembre, selon un observateur. Cependant, rien n'est confirmé lors de la COP, ni en termes de forme ni de contenu.
Un négociateur a déclaré mardi soir que la situation était "dynamique", tandis que les représentants de près de 200 pays ont discuté jusqu'à très tard dans la nuit de l'impasse persistante dans le texte final de l'accord, concernant le sort du pétrole, du gaz et du charbon, les principales causes du réchauffement climatique.
25,5 millions de dollars
Une nouvelle contribution financière pour soutenir la réduction des émissions liées à la réfrigération, alors que plus de 60 pays se sont engagés à réduire les émissions liées à la réfrigération d'ici 2050.
Plusieurs options ont été mises sur la table, notamment l'objectif de "sortie ordonnée et équitable des combustibles fossiles". Cette formulation suggère un consensus potentiel qui pourrait fixer un objectif mondial tout en permettant des échéances différentes en fonction du niveau de développement de chaque pays et de sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.
Cependant, cette option est également susceptible de ne prendre aucune décision concernant les combustibles fossiles, ce qui reflète à ce stade l'opposition de l'Arabie saoudite et de la Chine, selon de nombreux observateurs qui ont assisté aux réunions à huis clos.
L'Inde, quant à elle, s'est opposée à la fixation d'objectifs sectoriels ou à des domaines d'énergie spécifiques mardi soir, selon un participant aux négociations cité par l'Agence France-Presse.
Le négociateur saoudien, Khalid Al-Muhaid, a déclaré mardi que l'accord de Paris de 2015 "a été un grand succès pour nous tous. Le défi maintenant est de garder tous les passagers à bord du train", confirmant ainsi de manière diplomatique l'opposition résolue de l'Arabie saoudite à tout message contre le pétrole lors de la COP.
À l'heure actuelle, le texte ne propose pas d'objectif à court terme pour les trois types de combustibles fossiles, alors que les experts du climat estiment qu'il faut réduire les émissions de 43 % d'ici 2030 par rapport à 2019, dans l'espoir de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.
On prévoit que le nouveau projet de texte sera présenté mercredi lors d'une séance plénière élargie pour évaluer la première semaine de travail avant la pause de jeudi et l'arrivée des ministres en fin de semaine pour prendre les rênes des négociations politiques dans les derniers jours.
En même temps, le service européen Copernicus a confirmé que l'année 2023 serait déjà "la plus chaude" de l'histoire, avec des niveaux inhabituels enregistrés en novembre.
Le mois de novembre 2023 a été 1,75 degré Celsius plus chaud que la moyenne des mois correspondants entre 1850 et 1900, correspondant à une ère préindustrielle.
Ainsi, l'automne dans l'hémisphère nord est le plus chaud de l'histoire "avec une marge considérable", enregistrant une température supérieure de 0,88 degré Celsius à la moyenne, selon le service Copernicus.
Samantha Burgess, directrice adjointe du service Copernicus, a déclaré : "Ce mois de novembre exceptionnel, y compris deux jours avec des températures supérieures de deux degrés par rapport à la période préindustrielle, signifie que l'année 2023 est la plus chaude de l'histoire".
Carlo Buontempo, directeur du service, a confirmé que "tant que les concentrations de gaz à effet de serre continueront d'augmenter, nous ne devrions pas nous attendre à des résultats différents de ceux observés cette année. Les températures continueront d'augmenter, tout comme les effets des vagues de chaleur et de la sécheresse".
Il a ajouté que "parvenir à une neutralité carbone nette le plus rapidement possible est un moyen efficace de gérer les risques liés au climat", faisant référence aux négociations de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.