Corée du Nord: les manigances de Pyongyang pour contourner les sanctions économiques
Malgré les strictes limitations imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies sur les exportations de pétrole à destination de la Corée du Nord, des experts onusiens révèlent que le régime nord-coréen utilise des tactiques sophistiquées.
En raison de son programme nucléaire et balistique, la Corée du Nord fait l'objet de sanctions émanant du Conseil de sécurité des Nations unies. Bien que des restrictions sévères aient été imposées sur les exportations de pétrole à destination de Pyongyang, des experts onusiens, avec des informations provenant de l'AFP, indiquent que le régime nord-coréen utilise des immatriculations de navires frauduleuses dans les micro-États du Pacifique.
Les importations de pétrole de la Corée du Nord sont strictement plafonnées à un demi-million de barils par an depuis 2017, une quantité bien inférieure à ses besoins énergétiques. Bien que chaque transfert doive théoriquement être déclaré à l'ONU, la Corée du Nord semble être très habile à contourner ces sanctions. Diverses enquêtes ont déjà révélé que Pyongyang organise des transferts de pétrole en haute mer, où des navires autorisés à se ravitailler en brut sont siphonnés par des navires plus petits, rapatriant ainsi la cargaison vers la Corée du Nord.
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Selon l'AFP, 17 navires impliqués dans de telles activités ont été enregistrés dans des petits États du Pacifique tels que les îles Cook ou les Tuvalu. Le suivi de ces navires sous pavillon de ces micro-États n'est pas systématiquement assuré, offrant ainsi à Pyongyang la possibilité de brouiller les pistes.
Des enquêteurs onusiens signalent des navires tels que l'Anni et le An Hai 6, immatriculés à Niue, affirmant faussement leur destination au Japon avant de décharger leur cargaison au port de Nampo en Corée du Nord. Ces méthodes sophistiquées mettent en évidence les limites des sanctions du Conseil de sécurité, dépendantes de la volonté et des moyens dont disposent les États membres pour les appliquer. En 2020, un rapport remis au Conseil avait déjà souligné les violations des sanctions par Pyongyang en matière d'approvisionnement énergétique.