Corée du Sud : durcissement de la loi pour lutter contre les crimes sexuels sur Internet
La Corée du Sud a décidé de muscler sa réponse aux crimes sexuels sur mineurs via Internet suite à l’un des plus grands scandales sexuels de son histoire, survenu en avril 2020.
Le ministère sud-coréen de l’égalité des genres et de la famille a annoncé, jeudi 23 septembre, une batterie de mesures pour lutter contre les crimes sexuels sur Internet. « Nous ferons plus d’efforts pour éradiquer les crimes sexuels numériques contre les enfants et les adolescents et protéger les victimes », a déclaré la ministre Chung Young-ai lors de la présentation du nouvel arsenal législatif.
La réforme de la loi sur la protection des enfants et des jeunes contre les délits sexuels va notamment permettre la pénalisation de l’ « online grooming » sur mineurs, délit de manipulation psychologique via Internet. Jusque-là, ce terme anglophone, désignant le fait qu’un adulte se lie d’amitié avec une personne mineure sur Internet, gagne sa confiance puis la manipule pour obtenir des photos ou vidéos à caractère sexuel, n’était pas puni par la législation sud-coréenne, par manque de bases légales pour entamer des poursuites judiciaires.
Désormais, les coupables écoperont d’une peine maximale de trois ans de prison et de 30 millions de wons (21 800 euros). En France, il existe un délit correspondant à l’« online grooming », l’incitation à la corruption d’un mineur. Cette disposition est également récente : la loi française a été réformée suite à la prise de conscience autour de l’inceste. Avant 2021, l’incitation à la corruption d’un mineur était punie seulement si l’enfant avait moins de 15 ans.
Depuis ce vendredi, la police sud-coréenne peut mener des enquêtes sous couverture dans les affaires de crimes sexuels numériques. Selon l’Agence nationale de la police coréenne, 40 enquêteurs provenant de tout le pays ont été formés depuis juin pour mettre en place ces nouvelles techniques d’investigation.
La réforme va également permettre d’engager des poursuites pénales à l’encontre de toute personne majeure qui envoie des messages en ligne susceptibles de « susciter le désir sexuel, la honte ou la haine » chez les mineurs.