Crise franco-algérienne : Retailleau défie Macron et cible Air Algérie

La crise diplomatique entre l'Algérie et la France atteint de nouveaux sommets, révélant des divergences notables au sein du gouvernement français.
D'un côté, le président Emmanuel Macron prône l'apaisement avec Alger ; de l'autre, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, adopte une posture plus ferme, n'hésitant pas à critiquer les pilotes d'Air Algérie.
Retailleau cible Air Algérie
Lors d'une intervention sur BFM TV-RMC, Bruno Retailleau a annoncé l'intention de Paris de soumettre à Alger une liste de "plusieurs centaines de personnes" jugées dangereuses, dans le cadre des tensions actuelles sur les questions migratoires. Il a évoqué une "stratégie de riposte graduée" envers l'Algérie et a exprimé des réserves sur le respect des procédures d'expulsion par Air Algérie. Le ministre a suggéré que la compagnie nationale algérienne imposerait des exigences supplémentaires compliquant l'application des décisions françaises en matière d'éloignement des personnes en situation irrégulière. Il n'a pas exclu une surveillance accrue des commandants de bord d'Air Algérie, insinuant que des mesures exceptionnelles pourraient être envisagées au départ des aéroports français.
L'affaire de Mulhouse comme catalyseur
Retailleau a également évoqué le refus de l'Algérie de "réadmettre" certains de ses ressortissants, en se référant à un incident survenu à Mulhouse le 22 février, impliquant un Algérien souffrant de troubles mentaux, qualifié de "terroriste" par la justice française. Le ministre a insisté sur la nécessité pour l'Algérie de reprendre ses ressortissants, conformément au droit international, afin de garantir la sécurité des Français. Il a souligné que la réaction de l'Algérie à cette demande serait une "épreuve de vérité".
Instrumentalisation politique et divergences au sommet de l'État
Certains observateurs estiment que Bruno Retailleau instrumentalise le thème migratoire pour rallier l'électorat de droite et d'extrême droite, adoptant un discours proche de celui du Rassemblement national (RN). Cette posture contraste avec celle du président Emmanuel Macron, qui a tenté récemment de calmer les tensions avec l'Algérie, illustrant une cacophonie au sommet de l'État français.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les relations franco-algériennes, exacerbés par des positions divergentes au sein même du gouvernement français.