Crise au Niger : la France a commencé à évacuer ses ressortissants
Quatre avions de rapatriement ont pour l'instant été prévus.
La France a commencé, mardi 1er août au soir, à évacuer par avion des civils, en grande majorité français, du Niger à la suite du putsch de la semaine dernière, sa première évacuation massive au Sahel où les coups d'Etat se sont multipliés depuis 2020.
Un premier avion a décollé de Niamey en soirée et a atterri, peu après 21h30, à l'aéroport de Paris-Roissy Charles de Gaulle. "Il y a 262 personnes à bord de l'avion qui est un Airbus A330, dont une douzaine de bébés", avait indiqué à l'AFP dans la soirée la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, expliquant que la "quasi-totalité des passagers sont des compatriotes". Outre une grande majorité de Français ont également atterri des Nigériens, des Portugais, des Belges, des Ethiopiens et des Libanais, a précisé le Quai d'Orsay à la presse présente à Roissy.
"On savait que tout pouvait basculer".
L'évacuation a été "bien organisée, ça a été assez vite, pour ma part tout s'est très bien passé", a témoigné Bernard, qui travaille depuis deux mois au Niger pour l'Union européenne. "A Niamey, il n'y a pas de tensions particulières en ville, pas de stress particulier, la population vaque à ses occupations", a décrit cet homme, parti avec le strict minimum. "Ca fait du bien", a déclaré, soulagée, Raïssa Kelembho, rentrée du Niger avec ses deux garçons. "A un moment donné, il y a eu une sensation d'insécurité, on savait que tout pouvait basculer", a expliqué la mère de famille, dont le mari est resté au Niger pour le travail, selon lexpress.
Un deuxième vol devait atterrir dans la nuit, avec à son bord Français, Nigériens, Allemands, Belges, Canadiens, Américains, Autrichiens et Indiens, d'après le ministère français des Affaires étrangères.
Sur les quelque 1 200 Français enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris, 600 ressortissants souhaiteraient revenir en France. Le souhait des autorités est de clore l'opération à la mi-journée mercredi. Quatre avions de rapatriement ont pour l'instant été prévus. L'évacuation des militaires français postés au Niger n'est en revanche "pas à l'ordre du jour", avait auparavant indiqué à la presse l'état-major des armées françaises.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a recommandé dans la journée "à tous ses ressortissants à Niamey", d'accepter l'offre de la France, quand l'Italie a annoncé se tenir prête à évacuer ses ressortissants de Niamey. Les Etats-Unis n'ont pris aucune décision d'évacuation pour le moment, a indiqué mardi la Maison-Blanche.