Débat Présidentiel: «Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie", accuse Macron
Les deux candidats, qui ont croisé le fer mercredi soir à la télévision, ont vivement échangé sur la question de la guerre russo-ukrainienne.
Si la discussion a été plutôt feutrée sur la question du pouvoir d'achat, celle sur le conflit entre la Russie et l'Ukraine a échauffé les esprits des deux finalistes, lors du débat d'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, mercredi soir.
Alors que Marine Le Pen venait de dévoiler sa vision de cette guerre qui fait rage aux portes de l'Europe qu'elle a une nouvelle fois «condamnée» et qu'elle trouve «inadmissible», Emmanuel Macron lui a rapidement répliqué. Interrogé sur sa gestion de la crise, le président-candidat a «pris note des positions de Madame Le Pen qui ne correspondent pas aux positions que (son) parti et que (ses) parlementaires défendent au Parlement européen qu'il s'agisse de protéger les Ukrainiens quand ils viennent sur notre sol, comme des sanctions additionnelles (...). comme sur l'aide financière à l'Ukraine à laquelle vous vous êtes opposée.»
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Regardant son adversaire dans les yeux, le président a insinué que sa concurrente nationaliste avait pris une position favorable quant à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 à cause de ses liens financiers avec Moscou.
«Vous dépendez du pouvoir russe et de Monsieur Poutine. Quelques mois après avoir dit cela, vous avez contracté un prêt en 2015 auprès d'une banque russe, proche du pouvoir. Puis vous avez boutiquié ce prêt auprès d'autres acteurs (...). qui se sont impliqués ensuite dans la guerre en Syrie».
Et de conclure : «Vous ne parlez pas à d'autres dirigeants, vous parlez de votre banquier quand vous parlez de la Russie. C'est ça le problème. Dès qu'il y a des positions courageuses et difficiles à prendre, ni vous ni vos représentants ne sont là.»
Si la pique sur les changements de pied a fait immédiatement réagir Marine Le Pen - «c'est faux» -, Emmanuel Macron embraye - «c'est un fait, ce sont les votes» - : «Ce que vous venez de dire est à l'opposé des positions que vous avez toujours tenues. Vous avez été l'une des premières responsables politiques européennes à reconnaître l’annexion de la Crimée.»