Tensions en Asie: La délégation sénatoriale française reçue par le vice-président Lai Ching-te
Le vice-président de la République, Lai Ching-te, a reçu le 8 septembre au Palais présidentiel, à Taipei, une délégation de sénateurs français conduite par Cyril Pellevat, vice-président de la commission des affaires européennes du Sénat.
Lai Ching-te a remercié la France pour le soutien qu’elle apporte à la démocratie qu’est Taiwan. Soulignant l’étroitesse de la coopération bilatérale dans les domaines économique, commercial, scientifique, technologique, éducatif et culturel, il a jugé très utiles les déclarations et propositions de la France en faveur de la paix et de la stabilité dans l’Indo-Pacifique, selon taiwaninfo.
Cette visite, a-t-il souligné, est la quatrième à Taiwan d’une délégation parlementaire française depuis celle en octobre 2021 d’une délégation du Sénat conduite par Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taiwan. Alors que la situation dans le détroit de Taiwan reste tendue, la venue des sénateurs envoie un message fort à la communauté internationale : les pays qui chérissent la démocratie et la liberté et attachent de la valeur aux droits de l’homme doivent s’unir et coopérer afin d’empêcher l'expansion de l’autoritarisme, a estimé Lai Ching-te.
Le vice-président a rappelé qu’en mai 2021, le Sénat français avait adopté à l’unanimité une résolution en faveur de l’association de Taiwan aux travaux de plusieurs organisations internationales. En novembre de la même année, l’Assemblée nationale française avait également manifesté à une écrasante majorité son soutien à la participation de Taiwan aux travaux des organisations internationales.
Le 5 août 2022, a poursuivi Lai Ching-te, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a déclaré que la visite à Taiwan de Nancy Pelosi ne devait pas servir de prétexte à la Chine pour des mesures escalatoires qui accroîtraient la tension. « Le statu quo ne peut pas être remis en cause par des mesures unilatérales. La France attend de la Chine respect des règles et attachement à la stabilité », a alors insisté le Quai d’Orsay.
Trois jours plus tard, la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé son homologue japonais Hayashi Yoshimasa et souligné avec lui la dangerosité des manœuvres militaires de la Chine autour de Taiwan et la nécessité d’éviter toute escalade qui accroisse les tensions dans la région, une position conforme à celle adoptée début août avec les autres ministres des affaires étrangères du Groupe des Sept (G7).
La stabilité dans le Détroit et la paix dans l’Indo-Pacifique, a souligné Lai Ching-te, sont les objectifs de la politique menée par la présidente Tsai Ing-wen. Cette dernière, a-t-il rappelé, défend les principes de paix, de réciprocité, de démocratie et de dialogue pour les interactions avec l’autre rive du Détroit. Dans cet esprit, Taiwan ne cédera pas aux pressions exercées par la Chine mais ne reviendra pas sur l’ancienne voie de la confrontation, a-t-il assuré.
Prenant à son tour la parole, Cyril Pellevat s’est dit heureux d’effectuer sa troisième visite à Taiwan avec des collègues issus de groupes politiques divers. Il a également remercié le Bureau français de Taipei (BFT) et l’ambassadeur François Wu, représentant de Taiwan en France, pour l’aide apportée à l’organisation de ce déplacement.
Pays de l’Indo-Pacifique, la France est attentive à l'évolution de la situation dans le détroit de Taiwan, tout en soutenant la participation de Taiwan aux travaux des organisations internationales, a-t-il noté. Cette visite, a-t-il indiqué, permettra de discuter de questions industrielles, notamment liées aux semiconducteurs, tout en exprimant le soutien de la France à la démocratie taïwanaise, attachée comme la France aux valeurs universelles.
Alain Marc, vice-président de la commission des lois du Sénat, et les sénateurs Pierre-Antoine Levi et Brigitte Devésa participaient à cet entretien avec le vice-président Lai Ching-te, aux côtés de Cléa Le Cardeur, directrice adjointe du BFT, de l’ambassadeur François Wu et de Lily Hsu, secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères.