Dire, ne pas dire : « Entaille » ou « Intaille »
Le verbe tailler a plus de mille ans ; c’est un des plus vieux de notre langue. Il est issu du latin taliare, « couper, tailler », lui-même dérivé de talea, « bouture, scion ».
C’est de lui qu’est tiré le nom taille, qui désigne le tranchant d’une épée, que l’on oppose à estoc, qui en est la pointe. De tailler nous vient aussi entailler, qui est à l’origine du déverbal entaille.
Ce nom désigne l’évidement qui résulte d’une coupure (Le tronc de l’arbre était marqué d’entailles profondes) et, par analogie, la blessure causée par une coupure (En maniant maladroitement son couteau, il s’est fait une entaille à la main).
Depuis un peu plus de deux siècles, ce nom a un paronyme venu de l’autre côté des Alpes, qui a eu une origine parallèle.
Intaille est en effet emprunté de l’italien intaglio, qui signifie proprement « entaille ». Ce dernier est un déverbal de intigliare, « entailler ».
Entaille et intaille sont donc cousins mais ce dernier a un sens beaucoup plus restreint et plus spécialisé puisqu’il désigne une pierre dure ou une pierre précieuse gravée en creux. On évitera donc de confondre ces deux mots, même s’il faut de nombreuses entailles pour faire une intaille.