Dire, ne pas dire : Fond, fonds, fonts
Ainsi font, font, font les petites marionnettes, nous apprend la comptine.
Mais à côté de ces trois font, reprise du verbe faire à la troisième personne du pluriel, il existe une autre triplette d’homonymes de ces formes : fond, fonds et fonts.
Le premier, issu du latin fundus, cousin de l’anglais bottomet de l’allemand Boden, a de nombreux sens : il désigne ce qui constitue la limite inférieure (le fond d’une malle), ce qui est situé à la plus grande profondeur (le fond d’un puits), mais aussi ce qui est le plus éloigné de l’ouverture, de l’entrée (le fond de la salle) ; ce nom désigne enfin les qualités essentielles et permanentes d’un être (il a bon fond).
La forme fonds peut être le pluriel de fond mais c’est aussi un nom autonome, qui désigne un bien ou un ensemble de biens de nature à permettre l’exercice d’une activité, d’une profession (un fonds de commerce) ; c’est aussi un capital, immobilier ou non, que l’on fait valoir (le fonds et le revenu) et c’est enfin un ensemble de ressources susceptibles d’être exploitées (le fonds d’une bibliothèque).
La troisième forme, fonts, ne s’emploie qu’au pluriel ; elle appartient à la même famille que fontaine et ne se rencontre guère que dans la locution fonts baptismaux, qui désigne la vasque où l’on conserve l’eau bénite dont on se sert pour les baptêmes. Il est important de garder à chacun de ces mots sa juste orthographe.