Une dizaine de morts au Sénégal après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko
La situation se tend au Sénégal.
Des violences meurtrières ont éclaté jeudi 1er juin dans différents quartiers de Dakar après la condamnation de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, accusé de viols, à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse".
Une peine qui compromet encore davantage sa candidature à la présidentielle de 2024.
"Nous avons constaté avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés et, malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor", a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi à la télévision nationale le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, qui a aussi reconnu la restriction par les autorités de l'accès aux réseaux sociaux.
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Des groupes de jeunes ont attaqué des biens publics en plusieurs points de la capitale, brûlé des pneus et disposé des obstacles dans les rues, a constaté un photographe de l'AFP. Des heurts ont mis aux prises des groupes et les forces de sécurité à coups de pierres et de gaz lacrymogènes.
L'autoroute conduisant à l'aéroport a été coupée par des manifestants, ont rapporté les médias. Le nouveau train desservant la cité nouvelle de Diamniadio à partir de la capitale a cessé de circuler.
Dans la soirée, plusieurs réseaux sociaux et plateformes de messagerie, dont WhatsApp, subissaient de sérieuses restrictions d'accès.
"Cette situation ressemble à celle observée en 2021" quand le Sénégal avait été en proie à des émeutes meurtrières et "limite probablement considérablement la faculté du public de communiquer", a indiqué le service de surveillance d'internet Netblocks dans un message à l'AFP.
De telles restrictions sont désormais communément appliquées par les autorités à travers le monde dans des périodes de tension.
Ces violences font suite au délibéré rendu jeudi par une chambre criminelle de Dakar contre Ousmane Sonko, le plus farouche adversaire du président Macky Sall, accusé de viols et de menaces de mort.
Le tribunal l'a condamné pour "corruption de la jeunesse", qui consiste à favoriser la "débauche" d'un jeune de moins de 21 ans. Il l'a en revanche acquitté des accusations de viols et de menaces de mort.