La montée du "Domicide" : Destructions Délibérées de logements à Gaza sous le feu Israélien
L'escalade du conflit entre Israël et le Hamas suscite une préoccupation croissante au sein de la communauté internationale, notamment en raison des bombardements ciblant délibérément le centre de la bande de Gaza et les infrastructures civiles.
L'ONU a exprimé mardi son inquiétude face à ces attaques, soulignant la notion émergente de "domicide" pour qualifier la destruction massive et délibérée de logements dans la région.
Origines du terme "domicide" :
Le terme "domicide," issu de la contraction entre "domicile" et "homicide," a été forgé il y a plus de vingt ans par des chercheurs. Son utilisation prend une nouvelle dimension dans le contexte du conflit actuel, où les frappes israéliennes affectent non seulement la vie de milliers de civils mais détruisent également de nombreuses infrastructures à Gaza.
Situation à Gaza :
Les Nations unies ont déjà signalé en novembre que 45% des habitations dans la bande de Gaza avaient subi des dommages, voire été détruites. Le rapporteur spécial de l'ONU sur le logement convenable avait, dès 2022, avant l'aggravation récente du conflit, plaidé pour que le "domicide" soit reconnu comme un crime à part entière dans le cadre du droit international des droits de l'homme.
L'importance du terme "Domicide" :
Julia Grignon, directrice scientifique de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire en France, souligne que bien que le terme n'apporte pas de dimension juridique supplémentaire, il attire l'attention sur la réalité des "destructions de maisons." Elle affirme que l'utilisation de ce terme facilite la reconnaissance des droits violés, tels que l'accès à l'eau, à l'assainissement, ou à l'éducation lorsque des écoles sont dévastées.
Débats autour du terme :
Certains experts, comme Myriam Benraad, spécialiste du monde arabe, remettent en question la pertinence d'introduire de nouveaux termes. Elle souligne que la magnitude des destructions dans des "lieux de vie" soulève des interrogations, mais estime que ces dégâts ont déjà été infligés dans d'autres conflits tels que la Syrie et l'Irak. Benraad nuance l'introduction "hâtive" du terme "domicide," suggérant que d'autres référents juridiques peuvent être tout aussi pertinents pour qualifier ces anéantissements.
La terminologie émergente du "domicide" met en lumière les conséquences dévastatrices des attaques israéliennes à Gaza, suscitant des débats sur la meilleure manière de qualifier légalement ces destructions massives de logements.