Dommages climatiques: les pays pauvres acceptent le projet de la COP26
Les groupes de pays en développement ont indiqué qu'ils ne bloqueraient pas l'adoption d'une déclaration finale à la COP26 en raison des désaccords sur la question très controversée des "pertes et préjudices" dus au changement climatique qu'ils subissent
Les pays en développement, déjà échaudés par les promesses non tenues de financement des pays riches, avaient demandé un mécanisme spécifique de prise en compte de ces dommages déjà causés par les impacts ravageurs des tempêtes, sécheresses et canicules qui se multiplient.
En soulignant qu'ils représentent une part insignifiante des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement.
Mais le projet de déclaration propose juste d'accélérer la mise en œuvre de dispositifs techniques déjà prévus, sans objectifs chiffrés dans le temps.
"Dans un esprit de compromis nous pourrons vivre avec les paragraphes" évoquant cette question, a indiqué le représentant guinéen Amadou Sebory Touré, chef du groupe de négociation G77+Chine (plus de 100 pays en développement et émergents) lors d'une plénière sur le projet de texte.
"Nous comprenons (que cette formulation) ne reflète ni ne préjuge la solution que nous souhaitons sur le financement des pertes et préjudices pour les plus vulnérables", a-t-il poursuivi.
D'autres groupes de pays vulnérables ont parlé dans ce même sens. L'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), évoquant également l'esprit de "compromis", a relevé que le projet comportait des avancées sur "certaines de nos priorités sans lesquelles nous ne pouvons quitter" la conférence, notamment pour lutter contre les causes du réchauffement.
"Nous sommes extrêmement déçus de l'absence d'éléments sur les pertes et préjudices et nous exprimerons nos revendications en temps et en heure", a poursuivi le représentant du groupe.
Le Gabon, au nom du groupe Afrique, et Fidji, ont également indiqué qu'ils accepteraient la partie sur les pertes et préjudices.
L'émissaire américain John Kerry a tenté de rassurer les pays pauvres sur cette question, après que les Etats-Unis, qui redoutent notamment d'éventuelles conséquences juridiques d'une reconnaissance spécifique des pertes et préjudices, se sont opposés fermement à la proposition d'un mécanisme spécial.
"Nous sommes prêts à participer au dialogue sur les pertes et préjudices et de contribuer à son succès", a-t-il lancé. L'UE s'était également opposée à un mécanisme spécifique et son représentant a lui aussi reconnu que "bien sûr nous ne sommes qu'au début de ce que nous devons faire sur les pertes et préjudices".