COP 27: quels sont les principales résolutions des éditions précédentes ?
Les travaux de la COP 27 devront s'ouvrir, ce dimanche, en Egypte, une édition qui "sera celle de la mise en oeuvre à même de passer des promesses aux actes".
"Au coeur de l'agenda figure notamment la délicate question des « pertes et préjudice » et de l'aide accordée par les pollueurs les plus importants aux pays les plus pauvres, pour les aider à mettre en oeuvre leur transition écologique.
Chaque année, cette grand-messe est l'occasion aux Etats de faire le point sur leurs engagements, d'en prendre de nouveaux, mais aussi de placer sous le feu des projecteurs les risques systémiques associés aux changements climatiques et de placer l'ensemble des acteurs face à leurs responsabilités. Revue de détail des COP qui ont compté".
En 1995, la toute première « Convention mondiale sur le climat » s'ouvre à Berlin
"Dès 1992, lors du Sommet de la Terre de Rio, les 178 Etats présents s'engagent à se rencontrer annuellement lors de « Conférences de parties ». La première d'entre elles se déroule trois ans plus tard à Berlin. Angela Merkel, alors ministre de l'Environnement, est chargée d'organiser l'évènement.
Aucune mesure concrète n'est prise lors de ce premier rendez-vous, mais il ouvre la voie au texte qui deviendra, quelques années plus tard, le Protocole de Kyoto : c'est à Berlin qu'est née la volonté d'instaurer des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2.
1997 : à Kyoto, on érige des objectifs contraignants pour les pays développés
Le protocole de Kyoto, auquel a abouti la COP de 1997, est le tout premier texte contraignant destiné à encadrer les émissions de CO2. Avec l'objectif global de réduire ces émissions de 5 % d'ici 2012, il allouait aux pays développés des objectifs fondés sur leur contribution historique au réchauffement climatique et leurs capacités financières. Il prévoit également un « mécanisme d'observance », soit des pénalités sous forme de réductions supplémentaires en cas de non-respect des engagements, qui sera un échec. Il faut attendre 2002 pour que l'Islande devienne le 55e pays à ratifier le traité, et que celui-ci puisse entrer en vigueur.
Sa portée est assez vite limitée par la décision des Etats-Unis de ne pas ratifier l'accord. Par ailleurs, le protocole de Kyoto n'implique que les pays développés, qui étaient alors des pollueurs plus importants que les pays émergents. Conséquence de ce clivage : la Chine, dont la quantité d'émissions de gaz à effet de serre est alors en forte hausse, n'est pas non plus concernée par ces engagements. Le Canada s'en retire également en 2011.
2009, la naissance du Fonds vert pour le climat
Comme la plupart de sujets abordés lors de ces rendez-vous, l'élaboration du Fonds Vert pour le climat s'étend sur plusieurs COP. Les Etats décident de sa création en 2009, à Copenhague. Son rôle : financer les projets des pays en développement. La volonté est de réunir 100 milliards de dollars par an, avec un premier objectif fixé à 30 milliards par an jusqu'en 2020. Ces ambitions ont toutefois été revues à la baisse.
Opérationnel à partir de 2014, le fonds avait réuni 9,2 milliards de dollars d'engagement. Un chiffre remis en cause en 2017, lors du retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris : l'administration d'Obama avait en effet promis 3 milliards pour ce fonds, mais seul un milliard avait déjà été versé.
En 2019, huit pays prennent l'initiative de reconstituer le Fonds en doublant leur contribution, dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Canada. Bilan des engagements : 9,8 milliards de dollars versés jusqu'en 2023.
En 2015 à Paris, un accord historique pour succéder à Kyoto
Lors de la COP21 , les Etats s'engagent à limiter le réchauffement climatique « bien en deçà des 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle et à poursuivre leurs efforts pour limiter la hausse des températures moyennes à 1,5 °C ».
Nouveauté : l'accord de Paris concerne tous les Etats, et non plus seulement les pays développés. C'est la fin de cette dichotomie, compte tenu de l'apparition de nouvelles puissances économiques comme la Chine, l'Inde et le Brésil.
Il prévoit toutefois un principe de différentiation selon la diversité des situations économiques.
Au cours des années suivantes, la COP22 de Marrakech permet l'adoption d'un programme de travail pour appliquer cet accord. La COP23 négocie ses règles d'application, tandis que la COP24, en 2018, est consacrée à un bilan d'étape collectif. L'annonce du retrait des Etats-Unis, en 2017, jette toutefois un froid sur l'euphorie générée par l'Accord, à ce jour ratifié par 168 pays. Par ailleurs, les engagements de réduction d'émissions présentés volontairement par les Etats dans les mois qui suivirent la COP21 demeurent insuffisants, et devraient conduire à une augmentation des températures de plus 3 degrés d'ici 2100.
Autre évolution : les Etats ne sont plus les seuls à s'engager pour le climat. Après la COP21, on assiste à un foisonnement d'initiatives et d'engagements non étatiques, notamment de la part de grandes entreprises comme Facebook ou Google. A l'échelle locale, des élus américains ou encore français s'engagent aussi sur la voie des promesses pour le climat.
A la COP26, les Etats évoquent pour la première fois explicitement les énergies fossiles
Alors que l'Accord de Paris ne mentionnait pas les mots « charbon », « pétrole » ou « gaz », le texte approuvé à l'issue de la COP 26 qui s'est déroulée en 2021 à Glasgow appelle à réduire progressivement l'utilisation du charbon et les aides publiques accordées par les pays pour extraire et consommer ces ressources. S'il était initialement question d'une « sortie progressive » du charbon, l'Inde, la Chine et l'Arabie saoudite s'y sont opposées.
Une centaine de pays s'engage par ailleurs à réduire leurs émissions de méthane de 30 % d'ici 2030. Surtout, l'objectif de réunir 100 milliards par an dans le cadre du Fonds vert pour le climat est remis au goût du jour : les pays riches appellent à doubler leurs financements par rapport à 2019 pour aider les pays pauvres à s'adapter au réchauffement climatique". Selon LesEchos.