Émeutes : Marine Le Pen dénonce «la haine de la France» des jeunes casseurs
La patronne des députés RN fait le lien entre les émeutes de la semaine passée et un «problème d’assimilation dans notre pays».
Elle était restée jusque-là bien discrète. Après cinq nuits de violences urbaines à la suite du décès du jeune Nahel, tué lors d’un contrôle policier à Nanterre, Marine Le Pen rompt enfin son silence médiatique. Au lendemain du drame, la patronne des députés RN n’avait accordé qu’une seule réaction, lors d’un micro tendu dans les couloirs de l’Assemblée, où elle avait alors dénoncé l’attitude «irresponsable» du chef de l’État.
L’heure est cette fois au bilan pour Marine Le Pen, alors que l’accalmie se confirme partout en France. «Les émeutes que nous avons vécues sont d’une nature beaucoup plus inquiétante que celles de 2005», a-t-elle assuré ce jeudi sur le plateau de France 2. En cause, des jeunes désormais «armés» s’en prenant notamment à des «petites villes de province qui étaient préservées de ces agissements».
«Immigration totalement anarchique»
Pour la députée RN, seule «la haine de la France» guide l’action de ces casseurs, dépourvus d’une quelconque «volonté politique». «Nous avons subi une immigration totalement anarchique depuis 40 ans», entraînant un phénomène de «sécession avec la société française. Continuez à ne pas vouloir voir la réalité !», a-t-elle affirmé.
Un discours pourtant balayé, mercredi, par le ministre de l’Intérieur. «Oui, il y a des gens qui apparemment pourraient être issus de l'immigration. Mais il y a eu beaucoup de Kevin et Mattéo», a maintenu Gérald Darmanin, auditionné devant le Sénat. Parmi les 4000 personnes interpellées, «moins de 10% étaient étrangers», avait-il déjà assuré, mardi, à l’Assemblée. «C’est une réalité fausse. Il sait très bien qu’une ultramajorité de personnes impliquées se sentent étrangers ou sont d’origine étrangère», a répliqué Marine Le Pen. Selon elle, ces émeutes illustrent une fois de plus le «problème de l’assimilation dans notre pays».
Une «impunité totale des mineurs»
Depuis plusieurs jours, des centaines de jeunes casseurs sont par ailleurs jugés en comparution immédiate. «La réponse pénale n’est pas au rendez-vous», a tancé Marine Le Pen, estimant que les «peines prononcées ne sont pas appliquées». Et d’ajouter : «En dessous de 18 ans, vous pouvez faire ce que vous voulez, il ne vous arrive jamais rien.» Raison pour laquelle le patron du RN, Jordan Bardella, a remis sur la table la «fin de l’excuse de minorité» dans une lettre adressée mardi aux policiers et aux gendarmes. «Il faut mettre un terme à l’impunité totale des mineurs. C’est une hormone de croissance de la délinquance», a renchéri la députée du Pas-de-Calais, selon LeFigaro.
À l’instar de l’exécutif, Marine Le Pen a également rappelé les parents de délinquants à «leurs obligations». «Si leurs enfants commettent des délits aussi graves, ils doivent savoir qu’il n’y aura plus de solidarité nationale», a-t-elle insisté. Un point d’accord avec les bancs de LR, alors que le patron du parti, Éric Ciotti, a déposé mercredi une proposition de loi pour supprimer les allocations familiales aux parents de délinquants.