Emmanuel Macron accuse la Russie d’être une « puissance de déstabilisation de l’Afrique »
Lors d’un entretien sur Franceinfo, RFI et France 24, vendredi matin, en marge d’un sommet international à Paris, le chef de l’Etat a regretté que les choix de Moscou « ne jouent pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale ».
Le président de la République, Emmanuel Macron, a accusé, vendredi 23 juin, la Russie d’être « une puissance de déstabilisation de l’Afrique », lors d’un entretien sur Franceinfo, RFI et France 24 en marge d’un sommet international à Paris pour repenser les relations Nord-Sud. Le chef de l’Etat a également regretté que les choix de Moscou « ne jouent pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale ».
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« C’est une puissance de déstabilisation de l’Afrique à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation, des exactions sur les populations civiles », a affirmé M. Macron, rappelant que « cela a été documenté par les Nations unies en République centrafricaine à travers la milice Wagner ». Des « preuves convaincantes » démontrent que des paramilitaires russes soutenant le pouvoir en Centrafrique y ont commis « de graves abus » sur des civils, dont des meurtres et des tortures, « en toute impunité » depuis 2019, estime Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié le 3 mai 2022.
Ce pays, l’un des plus pauvres du monde, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, d’abord très meurtrière, mais qui a considérablement baissé d’intensité depuis 2018. Le président, Faustin-Archange Touadéra, a toutefois appelé à la fin de 2020 l’aide de Moscou afin de repousser une offensive rebelle qui menaçait Bangui et le régime. Rapporte Le Monde
« Une guerre d’empire » en Ukraine
Selon Emmanuel Macron, « la Russie s’est mise de son propre chef dans une situation qui est de ne plus respecter le droit international, de redevenir, au fond, l’une des seules puissances coloniales du XXIe siècle, en menant une guerre d’empire auprès de son voisin l’Ukraine ».
A la question de savoir si M. Macron accepterait le dialogue avec Vladimir Poutine si celui-ci l’appelait demain, le président français a répondu : « S’il m’appelle pour proposer quelque chose, je prendrai, parce que la France a toujours été une puissance facilitatrice et de médiation. » Mais, a-t-il nuancé, « la reprise du dialogue n’est possible que s’il y a un respect du droit international, qui est le seul qui nous permet de vivre en paix ».
Il a, par ailleurs, répété qu’il n’avait lui-même « pas de raison d’appeler aujourd’hui », en pleine contre-offensive ukrainienne, Vladimir Poutine. « Le temps viendra, je l’espère, de négociations aux conditions de l’Ukraine », a-t-il ajouté. Rapporte Le Monde