Vidéo.. En Afrique du Sud, ruée électorale sur le KwaZulu-Natal
Deuxième province du pays par le nombre d’électeurs, la région zouloue est un réservoir de voix historique pour l’ANC. Ses concurrents en font une cible de choix dans la perspective des élections générales de mai.
Une même arène pour trois partis : le stade Moses Mabhida de Durban, dans la province du KwaZulu-Natal (KZN), voit se bousculer les formations politiques qui viennent y lancer leur campagne électorale. Une aubaine pour cette enceinte construite pour la Coupe du monde de football 2010 et dont l’exploitation est déficitaire.
Le parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF) a ouvert la marche le 10 février. Il sera suivi par le Congrès national africain (ANC), samedi 24 février, puis par le parti zoulou de l’Inkatha Freedom Party (IFP), le 10 mars.
Le 29 mai prochain, les députés qui désigneront le prochain président de la République vont être élus. En baisse dans les sondages, l’ANC risque de perdre sa majorité pour la première fois de son histoire. Une contre-performance dans le KwaZulu-Natal précipiterait sa chute. Le parti devrait alors former une coalition pour se maintenir au pouvoir.
Ces élections doivent aussi permettre de choisir les représentants provinciaux qui forment les gouvernements dans les neuf provinces d’Afrique du Sud. Si l’ANC était défait dans le KwaZulu-Natal, il perdrait le contrôle d’une province majeure qu’il dirige depuis 20 ans.
« Un territoire réservé »
« Cette province est la maison de l’EFF », s’enflammait Julius Malema le 10 février devant un stade dégarni. « Les Combattants pour la liberté économique occupent une place particulière dans le cœur et l’esprit des habitants du KwaZulu-Natal », insistait le “Commandant en chef” comme si sa parole pouvait se transformer en acte. Les résultats du parti des Bérets rouges dans la province disent pourtant le contraire : les électeurs l’ont placé à la quatrième place lors des élections nationales de 2019 et locales de 2021, en deçà de ses scores nationaux.
Rien d’insurmontable pour Julius Malema qui s’oppose à l’idée que la province serait un « territoire réservé » où seuls les Zoulous pourraient faire campagne et séduire les électeurs. Lui qui vient du Limpopo, dans le nord du pays, dit combattre toute forme de tribalisme. Pourtant, en cas de victoire aux élections, il promet de faire gérer la province exclusivement « par un enfant du KwaZulu-Natal ».