En Serbie, la mobilisation contre la corruption perdure après la tragédie de la gare de Novi Sad
En Serbie, la mobilisation citoyenne contre la corruption se poursuit, plus de deux mois après l’effondrement du toit de la gare de Novi Sad, qui a fait 15 morts le 1er novembre 2024.
Le mouvement, initié par des étudiants, reste vigoureux malgré le temps qui passe et la persistance de l’enquête judiciaire.
Dimanche 12 janvier 2025, des milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées à Belgrade pour exiger justice et dénoncer la corruption au sein des institutions publiques.
Les manifestants, dont une large majorité soutient désormais le mouvement, appellent à des changements profonds dans la gouvernance du pays. Ils estiment que la catastrophe de la gare est le résultat direct de la négligence et de la corruption des autorités. Lors de la manifestation, certains portaient des sifflets et des pin’s représentant une main ensanglantée, un symbole devenu incontournable de la contestation.
Le mouvement a gagné en ampleur depuis le mois de novembre, avec des étudiants bloquant une grande partie des universités du pays. Parmi les manifestants, Milena Cicovic, une participante active, a exprimé son espoir en un changement à venir, soulignant que le pays semblait enfin se réveiller face à l’injustice.
Ranko Vlaisavljevic, un ingénieur de 51 ans, a souligné que bien que les changements observés soient encore modestes, le peuple serbe avait pris conscience de la nécessité de se lever contre un gouvernement jugé irresponsable et une justice perçue comme inefficace.
L’enquête sur l’accident reste en cours et plusieurs inculpations ont eu lieu, dont celle de l’ancien ministre des Transports, Goran Vesic.
Toutefois, les manifestants réclament davantage de transparence dans les investigations, notamment concernant les entreprises impliquées dans les travaux de rénovation de la gare, comme celles chinoise, hongroise et française.
Les contestataires insistent sur le besoin de comprendre les conditions exactes de la passation des contrats et sur la responsabilité des acteurs publics dans cette tragédie.